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Actualités - CHRONOLOGIE

Gouvernement - Le début du mois de jeûne calme les ardeurs des protagonistes Phase d’expectative, avant la reprise des concertations lundi

Attentisme, expectative. Ces termes s’imposent pour décrire la phase par laquelle passe le pays, marquée hier par l’absence de tout contact entre les trois hauts responsables du pays, au sujet du projet de formation d’un nouveau gouvernement qui doit rester en place jusqu’aux prochaines législatives, au printemps prochain. D’évidence, ce sont les divergences profondes qui opposent le chef de l’État au Premier ministre, Rafic Hariri, personnalité pressentie pour former le gouvernement, qui retardent la formation du prochain cabinet. Là où Rafic Hariri souhaite un gouvernement de travail, le chef de l’État, et avec lui le président de la Chambre, souhaite un gouvernement de confrontation politique qui relève le défi lancé au Liban par la résolution 1559 et ses deux parrains, les États-Unis et la France. Damas, pour sa part, semble déterminé à laisser les Libanais rangés sous sa bannière régler entre eux ces divergences, dans un effort pour masquer sa toute-puissante influence. Ce qui s’est passé, ce sont des concertations et non des consultations, assure-t-on dans les milieux loyalistes, en référence aux trois rounds de pourparlers qui se sont tenus entre le président Lahoud et M. Hariri, ainsi qu’entre le président de la Chambre et chacune de ces deux personnalités. Les mots, là aussi, masquent difficilement la réalité d’une renaissance provisoire de la « troïka » où la séparation des pouvoirs s’efface au profit de leur coopération, le temps de former un nouveau gouvernement. Et le fait que Nabih Berry crie à l’hérésie au sujet de ces concertations confondues avec des consultations ne peut non plus tromper beaucoup de monde. Le terme n’a été utilisé que parce que ces concertations n’ont pu déboucher sur un accord. La trêve de ramadan permettra aux responsables d’établir leurs bilans séparément, avant de se retrouver en début de semaine, pour reprendre leurs échanges. Apparemment, nul ne veut prendre le risque d’une crise gouvernementale et les responsables agissent de telle sorte que la formule du nouveau gouvernement soit plus ou moins prête, avant la démission du cabinet actuel et les consultations parlementaires contraignantes – de pure forme – qui doivent précéder la désignation du prochain Premier ministre. Certes, le président Lahoud ne tient pas M. Hariri dans son cœur et ne serait pas fâché de le voir partir. L’ancien chef de gouvernement, Omar Karamé, serait ravi, pour sa part, de lui succéder. Mais si le milliardaire de Koraytem doit partir, c’est de son propre chef. C’est lui qui doit assumer les conséquences de cette sortie, et non le président Lahoud, pour que les règles soient respectées. La trêve de ramadan permettra aussi aux responsables d’agir à la lumière de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité. « Nous n’attendrons pas indéfiniment que la Syrie honore ses engagements », a déclaré hier soir David Satterfield. Le prochain gouvernement sera, à n’en pas douter, une réponse du Liban et de la Syrie à cette sommation. Mais les alliés de la Syrie au Liban sauront-ils, tout seuls, se montrer à la hauteur de cette tâche, ou attendront-ils, une fois de plus, que le parrain syrien fasse pour eux le travail ? F.N.

Attentisme, expectative. Ces termes s’imposent pour décrire la phase par laquelle passe le pays, marquée hier par l’absence de tout contact entre les trois hauts responsables du pays, au sujet du projet de formation d’un nouveau gouvernement qui doit rester en place jusqu’aux prochaines législatives, au printemps prochain.
D’évidence, ce sont les divergences profondes...