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LIBAN JAZZ Rencontre avec le transcripteur de «The Far East Suite» de Duke Ellington, qu’il interprétera ce soir Laurent Mignard et son Grand orchestre : ça swingue ! (photo)

Ouverture ce soir, 21h, dans le cadre du Festival de Zouk Mikaël, de «Liban Jazz», avec le Grand orchestre de Laurent Mignard, qui interprétera The Far East Suite, de Duke Ellington. Ce dernier l’a composée après sa tournée aux Moyen et Extrême-Orient, entre septembre et novembre 1963, qui l’a mené de Damas au Japon en passant par Amman, Kaboul, Delhi, Téhéran, Bagdad, Beyrouth et Ankara. Le coup de foudre de Laurent Mignard, trompettiste très attaché à sa région natale de Seine-et-Marne, pour le «Duke» et, plus particulièrement, pour ses œuvres peu connues du grand public date de 1998. «En dirigeant un orchestre d’élèves en Seine-et-Marne, j’avais le projet de l’amener à se produire dans les églises de la région, par manque de véritables salles de concert. C’est à ce moment-là que j’ai découvert la musique sacrée de Duke Ellington.» Petite remarque de taille: le compositeur noir américain n’a laissé presque aucune partition derrière lui. «L’explication est claire, précise Laurent Mignard. L’orchestre jouait 300 jours par an. Forcément, il connaissait son jeu par cœur». L’étape de transcription a donc été aussi capitale que longue. «J’ai commencé par des versions allégées pour mes élèves. Et quand j’ai remporté, en 2002, le second prix d’orcheste au Concours national de jazz de La Défense, j’ai rencontré un programmateur, lui aussi grand admirateur du “Duke”, qui m’a demandé si je voulais prendre en charge la recréation du concert de musique religieuse qu’Ellington a donné en l’église Saint-Sulpice en 1968. J’ai évidemment accepté.» Dans l’ordre du périple En 2003, il se produit comme prévu, après neuf mois de transcription, pour près de deux heures de concert. Far East Suite a très vite constitué son chantier musical suivant. Il a aussi fallu réunir 15 musiciens, suffisamment connaisseurs de l’œuvre du géant du big band. «J’ai choisi de former l’ensemble autour de la section rythmique représentée par le trio de Philippe Milanta. Les cuivres l’ont rejointe peu à peu.» Musicalement, bien sûr, chacun est à sa place et tous vouent une idôlatrie pour chacun des musiciens du «Duke». «Chacun est heureux d’être dans son rôle et de surprendre son collègue en jouant comme son idole», poursuit Laurent Mignard qui dirige l’ensemble et lit, à l’occasion des concerts, des extraits de l’autobiographie de Duke Ellington. En première partie seront interprétés des standards relativement connus, mais pas trop non plus, et des mélodies sorties de vieilles caisses d’archives. Et, en seconde partie, la fameuse Far East Suite et ses neuf «mouvements», «présentés dans l’ordre de son périple», commente le chef d’orchestre. «Pour connaître la musique de quelqu’un, affirme Laurent Mignard, il faut déchiffrer chaque accord, la connaître dans ses moindres recoins. Celle de Duke Ellington ne peut pas se découvrir par une écoute de surface». Et d’ajouter, en bon «serviteur de Duke Ellington », un qualificatif que lui a accolé la presse et dont il se réclame, que «le compositeur, qui n’avait pas de formation musicale théorique, a cassé des règles qu’il ne connaissait pas». Far East Suite , à considérer comme une « suite de morceaux thématiques» composés par Duke Ellington et son partenaire Billy Strayhorn, «intègre l’Orient dans l’idiome du jazz». Ça va swinguer. Diala GEMAYEL
Ouverture ce soir, 21h, dans le cadre du Festival de Zouk Mikaël, de «Liban Jazz», avec le Grand orchestre de Laurent Mignard, qui interprétera The Far East Suite, de Duke Ellington. Ce dernier l’a composée après sa tournée aux Moyen et Extrême-Orient, entre septembre et novembre 1963, qui l’a mené de Damas au Japon en passant par Amman, Kaboul, Delhi, Téhéran, Bagdad,...