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Réactions - « Les Américains sont des professionnels de l’opportunisme », soulignent les Kataëb « Les efforts de Washington et de Paris assimilés à une grossière ingérence », affirment les milieux loyalistes(photo)

Les efforts de Washington et de Paris en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu mettant la Syrie en demeure de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban ont soulevé les protestations officielles de Beyrouth et suscité de nombreuses réactions d’indignation. Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, a fustigé ce « soudain intérêt » pour le Liban, estimant que ses auteurs « ne se soucient de notre échéance présidentielle que dans la mesure où elle leur offre un prétexte pour s’ingérer dans nos affaires ». Et de s’étonner que cet intérêt se manifeste « à l’heure où l’on parle avec plus d’insistance du plan de l’implantation » des Palestiniens. M. Frangié a ajouté qu’il n’est pas question de laisser le Liban se transformer de nouveau en un « champ de confrontation menaçant son entité ». Pour M. Frangié, du reste, la distinction entre l’opposition traditionnelle et celle du Premier ministre est claire et nette, et doit être gardée à l’esprit de ceux qui cherchent à comprendre la situation. Le ministre d’État Abdel Rahim Mrad a assimilé les efforts américains pour faire condamner les ingérences syriennes au Liban à une campagne en faveur de trois objectifs indissociables, « l’implantation des Palestiniens au Liban, la fin de la résistance et le retrait syrien du Liban ». Le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères, Ali el-Khalil, a considéré que les concertations entre les membres du Conseil de sécurité, et en particulier entre les représentants des États-Unis et de la France, sont « une ingérence flagrante dans les affaires intérieures du Liban ». Le Hezbollah a estimé que le projet de résolution a trois objectifs, « la présence syrienne au Liban, l’échéance présidentielle et l’appui à la résistance ». Le parti Kataëb met en garde les chrétiens Le bureau politique du parti Kataëb a publié un long communiqué circonstancié au sujet des efforts en faveur de l’internationalisation de la cause libanaise. Le parti met spécialement en garde les chrétiens du Liban contre « la gravité de l’étape », et contre les tentatives de les engager dans des aventures dont ils feront en définitive les frais, pour des motifs sans rapport avec les slogans séduisants qui sont brandis, comme la liberté, la souveraineté et l’indépendance. Les auteurs de ces slogans, poursuit le communiqué, sont des « professionnels de l’opportunisme en politique internationale (...) et sont les premiers à le laisser tomber quand leurs propres objectifs sont atteints ». Le parti Tachnag, pour sa part, a annoncé hier dans un communiqué son ralliement au projet d’amendement de la loi constitutionnelle et son attachement à une prolongation du mandat du président Lahoud, pour les « raisons stratégiques » que l’on sait. L’ancien chef du gouvernement, Omar Karamé, a affirmé hier, dans une conférence de presse, avoir « apprécié que Rafic Hariri ait surmonté ses répugnances et décidé d’accepter la prorogation » du mandat du président Lahoud, et a invité M. Joumblatt à « consentir au même sacrifice ». M. Karamé a souligné que la prorogation est « seulement pour trois ans » et que le temps, « comme on dit, passe vite ». Mais M. Karamé a mis en garde contre l’hostilité populaire à la prorogation, précisant que l’opinion redoute le prolongement de la période de pourrissement qui a marqué les trois dernières années. M. Tammam Salam a demandé à tous les candidats à la présidentielle de retirer leurs candidatures afin de couper l’herbe sous les pieds des parties étrangères qui cherchent à utiliser la présidentielle pour faire pression sur la Syrie. Le mufti de Tripoli a présidé une réunion des imams des mosquées à Tripoli, avant d’affirmer que ce rassemblement « n’est pas de nature confessionnelle ». Les personnes présentes ont ensuite publié un communiqué condamnant la campagne des États-Unis contre la Syrie et le Liban, et « l’ingérence américaine » dans les affaires libanaises. Ils ont affirmé que « la présidentielle libanaise ne sera pas faite pas les cercles du pouvoir américain ».

Les efforts de Washington et de Paris en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu mettant la Syrie en demeure de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures du Liban ont soulevé les protestations officielles de Beyrouth et suscité de nombreuses réactions d’indignation.
Le ministre de la Santé, Sleimane Frangié, a fustigé ce « soudain intérêt...