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Environnement - L’ambassadeur du Canada atterré par le spectacle épouvantable du Litani Source de vie, l’eau devient vecteur de maladies au Liban(photo)

Le cours du fleuve Litani est un égout géant à ciel ouvert, une poubelle, une fosse à charognes pouvant véhiculer toute sorte de maladies. Un cri d’alarme a été lancé hier pour sauver ce « fleuve mort », non pas par les autorités libanaises, trop occupées depuis des années par la politique politicienne pour gérer les affaires vitales du pays, mais par les autorités... canadiennes, représentées par l’ambassadeur Michel Duval, qui a visité hier plusieurs points du bassin. Le Litani prend sa source au Liban et se déverse en mer toujours au Liban. La responsabilité de la pollution de cette rivière est donc entièrement libanaise. Choqués. C’est peu dire pour qualifier la réaction de M. Duval et des membres de la délégation libano-canadienne face au spectacle offert par le Litani, au niveau du pont de Dalhamiyé. Dans une eau verdâtre opaque et nauséabonde, baignaient des entrailles d’animaux (attirant des milliers de mouches), des squelettes de bétail, des restes de volailles et une quantité inimaginable de déchets de tout genre. « C’est absolument incroyable », devait lancer, sidéré, un membre de la délégation canadienne. Le spectacle est tellement répugnant et épouvantable qu’on ne peut que se demander comment les autorités locales, notamment les députés de la région, ont pu rester indifférents à une telle horreur. « Ces mouches que vous voyez sont les mêmes qui se poseront sur les fruits et les aliments que vos enfants consommeront », a déclaré, dégoûté, l’ambassadeur du Canada. C’est à la faveur du lancement d’un projet d’études écologiques du bassin du Litani que M. Duval a effectué sa tournée dans la région. Il était accompagné de représentants du Centre international pour les recherches dans le domaine du développement (IDRC – relevant du gouvernement canadien), qui finance le projet, étalé sur trois ans et exécuté en association avec le CNRS et l’Office des eaux du Litani. Ce qui a atterré davantage la délégation canadienne, c’est que même les sources d’eau potable sont menacées, comme l’a relevé M. Duval dans la conférence de presse qu’il a tenue au terme de sa tournée, à l’hôtel Massabki (Chtaura). Des échantillons de l’eau verdâtre ont été prélevés. Une analyse est-elle cependant nécessaire pour vérifier le taux de pollution de l’eau ? Pour le diplomate, le site visité est « probablement le pire qui puisse exister » au Liban. Il traduit à ses yeux un problème combiné de traitement des eaux et des déchets solides. « Le Litani est mort. C’est un égout ouvert, à plusieurs niveaux. C’est une véritable tragédie que votre seul grand fleuve devienne ce qu’il est aujourd’hui », a déploré M. Duval. Et de lancer cet avertissement : « La pollution du Litani est une bombe à retardement. Si personne ne s’occupe des eaux au Liban, un jour qui n’est pas très lointain viendra où vous aurez à pomper en profondeur pour avoir l’eau qui ne sera même pas de bonne qualité, ce qui provoquera une catastrophe. » Selon lui, réparer les dégâts coûtera beaucoup plus que les mesures préventives qui peuvent être prises pour préserver nos ressources hydrauliques. Ce qui est bien, c’est que ces dégâts ne sont pas aujourd’hui irrémédiables, a ajouté M. Duval, soulignant qu’un problème similaire s’était posé en Amérique du Nord où il a fallu moins de 50 ans pour nettoyer les rivières polluées. Ce n’est pas au Canada d’apporter la solution, a cependant poursuivi le diplomate, estimant qu’il appartient au gouvernement, aux autorités locales, notamment les municipalités, ainsi qu’à la société civile de résoudre le problème qui se pose. À bon entendeur salut.

Le cours du fleuve Litani est un égout géant à ciel ouvert, une poubelle, une fosse à charognes pouvant véhiculer toute sorte de maladies. Un cri d’alarme a été lancé hier pour sauver ce « fleuve mort », non pas par les autorités libanaises, trop occupées depuis des années par la politique politicienne pour gérer les affaires vitales du pays, mais par les...