Liban-Irak Les appels à la solidarité avec les combattants de Najaf se multiplient

Les combats qui font rage dans la ville sainte chiite irakienne de Najaf ont suscité hier au Liban une vague de manifestations de solidarité et d’appels à soutenir les combattants du chef radical Moqtada Sadr. « La tragédie de Najaf marque du sceau de l’infamie les États-Unis qui, sous prétexte d’une démocratie falsifiée, placent les Irakiens devant le choix entre la soumission et la destruction », a déclaré le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani. L’uléma chiite Mohammed Hussein Fadlallah a, pour sa part, prôné une solution pacifique à Najaf et mis en garde contre une « révolte islamique et arabe » si les troupes américaines envahissaient les lieux saints chiites, même si elles ont obtenu l’autorisation du gouvernement provisoire irakien. « Nous appelons le peuple irakien et les peuples arabes et musulmans à se ranger aux côtés de Najaf et à s’opposer à une attaque américaine contre ses lieux saints », a-t-il dit dans son prêche du vendredi. À Saïda, quelque 400 religieux sunnites libanais et palestiniens se sont réunis à l’appel du Conseil islamique de soutien à l’Irak pour appuyer Moqtada Sadr et sa milice, l’Armée du mehdi, qui combattent depuis neuf jours les troupes américaines et irakiennes à Najaf. Cheikh Maher Hammoud, un responsable de ce Conseil, a rendu hommage dans son discours à Moqtada Sadr, « cet homme qui mérite tout notre appui et toute notre allégeance pour sa lutte contre l’occupant américain ». À Tyr, quelque 600 fidèles ont acclamé cheikh Ali Yassine qui, dans son sermon, appelait les chiites à soutenir Moqtada Sadr dans sa lutte contre les Américains, même si les appels du chef radical le placent en rupture vis-à-vis des plus hautes autorités chiites. À Tripoli, un émissaire de Moqtada Sadr, cheikh Hassan Zarqaoui, a insisté devant plus de 200 personnes, rassemblées après la prière du vendredi, sur l’union entre les musulmans, sunnites et chiites, dans la lutte contre « l’envahisseur américain ».