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Actualités - OPINION

Terrorisme - Hariri relève l’impact négatif des stratégies US L’attentat de Damas suscite de fortes appréhensions à Beyrouth

Les Libanais, leurs leaders et le pouvoir se trouvent plongés jusqu’au cou dans les municipales. Compétition qui met en jeu des intérêts divers, bien plus qu’elle ne reflète le souci du développement urbain ou du service public bien compris. Pendant ce temps, le terrorisme atteint la Syrie, après avoir frappé d’autres pays arabes comme l’Arabie saoudite ou le Maroc, sans parler de l’Irak. Et sans compter le miracle dont a bénéficié la Jordanie qui a réchappé à une attaque chimique qui aurait fauché quelque 80 000 victimes. De plus, la région se trouve menacée d’une explosion généralisée, d’un bain de sang, d’une anarchie irrépressible, à cause des menaces israéliennes. Mais pour le Liban, jumelé avec la Syrie, la principale source d’appréhension découle de ce rare événement qu’est l’attentat terroriste perpétré à Damas. Car si l’on veut s’en prendre aux Syriens, il est encore plus facile de chercher à leur nuire, directement ou indirectement, au Liban, maillon faible de la chaîne. Et où subsistent autant d’îlots d’insécurité que de groupes, fondamentalistes ou autres, échappant à tout véritable contrôle. Toujours est-il que, pour citer un exemple du contraste entre la gravité de la situation régionale et la quasi-futilité des préoccupations internes, on note que Hariri, après une tournée d’alarme en Europe, devra se focaliser à son retour sur les municipales à Beyrouth. Au niveau diplomatique, dont il est un spécialiste reconnu, Hariri confie à la revue Newsweek que les Arabes modérés ont rarement eu une aussi forte impression d’être cernés par tant d’événements. Bush a donné à Sharon un appui sans réserve. Après quoi, le leader du Hamas, Abdelaziz Rantissi, a été abattu, peu de temps après l’assassinat du fondateur de ce mouvement, cheikh Ahmed Yassine. Ce qui a poussé le roi de Jordanie à annuler la visite qu’il devait effectuer à Washington. D’autant qu’une nouvelle vague d’attentats terroristes frappait l’Arabie saoudite. Et que, simultanément, les affrontements reprenaient de plus belle en Irak. Pour Hariri, il est clair que la phase actuelle se présente comme très difficile, en termes de perspectives de paix au Moyen-Orient. Ce qui se passe entre Israël et les Palestiniens, ajoute-t-il, marginalise les partisans arabes de la paix et renforce les radicaux. Dès lors Hariri presse les États-Unis de reprendre sans tarder la juste voie. C’est-à-dire de réendosser leur habit de médiateur impartial, afin de ranimer les résolutions de l’Onu. En permettant la création d’un État palestinien. Hariri insiste sur l’impact négatif des options US : à l’en croire, el-Qaëda serait en train de rameuter ses forces des quatre coins du monde en direction de l’Irak. Car cette organisation terroriste entend surfer sur la vague de colère arabe que la présence américaine en Irak provoque. Tandis que les Irakiens éprouvent du désarroi et ne savent quel avenir leur est réservé. À partir de quoi l’on ne peut exclure l’éventualité d’une guerre civile, étant donné que si les chiites sont majoritaires, les sunnites ne constituent pas une minorité négligeable en Irak. Ce serait d’ailleurs une lourde erreur, souligne Hariri, que d’ignorer ou de sous-estimer les sunnites irakiens. À son avis, il faudrait que les Nations unies assurent un partenariat sur pied d’égalité, non en base du facteur numérique, entre les deux communautés. Rappelant le cas du Liban, Hariri ajoute que sans solution politique de fond, des armistices et des trêves finissent toujours par s’écrouler dans un pays en guerre. Il conclut l’entretien accordé au périodique américain en répétant que les États-Unis, par leur soutien illimité à Israël et par l’absence d’une solution politique en Irak, rendent l’avenir de la région ouvert aux perspectives les plus sombres. Retour au terrorisme. Les attentats dans le monde arabe, ou ailleurs, ne peuvent être jugulés, pense-t-on à Beyrouth, que par un retour effectif au processus de paix, aux résolutions de l’Onu et aux principes de Madrid. En tout cas, selon un ministre libanais, le terrorisme devrait être le dossier prioritaire pour le prochain sommet arabe. Tout comme, d’ailleurs, pour l’Union européenne, sévèrement frappée elle aussi, pour l’Otan et pour l’Onu. Émile KHOURY
Les Libanais, leurs leaders et le pouvoir se trouvent plongés jusqu’au cou dans les municipales. Compétition qui met en jeu des intérêts divers, bien plus qu’elle ne reflète le souci du développement urbain ou du service public bien compris. Pendant ce temps, le terrorisme atteint la Syrie, après avoir frappé d’autres pays arabes comme l’Arabie saoudite ou le Maroc,...