Le fils d’Ariel Sharon a déclaré hier avoir détruit des cassettes exigées par la justice dans une affaire de corruption présumée susceptible de menacer la carrière du Premier ministre israélien, a indiqué son avocat. Gilad Sharon a témoigné devant un tribunal à la demande du parquet, qui lui a demandé de lui remettre des enregistrements sonores et des documents liés à une transaction immobilière avortée portant sur la construction d’un complexe de loisirs sur une île grecque. Le Premier ministre, tout comme son fils, a démenti toute malversation. Gilad Sharon a affirmé avoir enregistré des conversations qu’il a eues avec David Appel, un promoteur immobilier inculpé pour tentative de corruption, mais avoir par la suite détruit ces enregistrements, a indiqué son conseil, Micha Fettman. « Aujourd’hui, je regrette de ne pas les avoir », a-t-il déclaré. Il a ajouté : Les enregistrements auraient montré qu’il n’y a rien contre moi. » « Il est ridicule de penser que quelqu’un acceptant un pot-de-vin enregistrerait la transaction », a-t-il souligné. Selon le parquet, M. Appel a recruté Gilad Sharon en 1999 et lui a versé d’importantes sommes d’argent pour convaincre son père, alors ministre des Affaires étrangères, de soutenir des transactions immobilières. Le conseiller juridique du gouvernement envisage d’inculper le Premier ministre, comme le recommande le procureur de l’État. Il devrait prendre une décision dans les semaines à venir. Une telle inculpation contraindrait M. Sharon à quitter ses fonctions et mettrait en péril son plan de retrait unilatéral de la bande de Gaza, soutenu par Washington. Selon M. Fettman, le juge a ordonné à Gilad Sharon de s’efforcer de présenter davantage de documents exigés par la justice et a reporté le jugement au 2 mai.