Les États-Unis ont demandé hier à la Syrie de surveiller sa frontière avec l’Irak afin d’empêcher d’éventuels rebelles de la franchir, a indiqué le département d’État. Un message en ce sens a été adressé jeudi au ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, par l’ambassadrice des États-Unis à Damas, Margaret Scobey, a précisé le département d’État. Ce message « est concentré sur le fait que la Syrie a un grand intérêt dans l’émergence d’un Irak unifié et stable », a indiqué le porte-parole du département d’État, Richard Boucher, à des journalistes. « Il demande à la Syrie de travailler étroitement avec le reste de la communauté internationale pour défendre un Irak stable », a-t-il ajouté. Le message « insiste aussi sur le besoin pour la Syrie de contrôler le passage à sa frontière », pour empêcher « des terroristes et des gens soutenant les insurgés » d’aller en Irak, a poursuivi M. Boucher. « Nous estimons que la Syrie a pris quelques mesures mais qu’elle pourrait encore faire davantage à cet égard », a-t-il insisté. Le président syrien Bachar el-Assad a reçu une lettre du secrétaire d’État américain Colin Powell demandant à Damas d’œuvrer pour une « pacification de la situation en Irak », a rapporté jeudi l’agence officielle syrienne Sana. Le secrétaire d’État américain Colin Powell a envoyé une lettre au président syrien dans laquelle « il incite la Syrie à fournir toute l’aide possible pour faciliter la pacification de l’Irak, (conserver) l’unité de ce pays et préserver sa sécurité et sa stabilité », selon Sana. Plus tôt, un responsable du Centcom avait déclaré que les Marines avaient renforcé leur présence dans la zone frontalière avec la Syrie. Un renforcement qui aurait permis, selon le Centcom, de ralentir l’infiltration de combattants étrangers. Le général John Sattler, directeur des opérations pour le Commandement central (Centcom), a expliqué depuis Doha, lors d’un entretien téléphonique avec des journalistes du Pentagone, que ces efforts avaient été centrés autour d’une zone baptisée la « ligne des rats », dans la région d’al-Qaïm, où l’Euphrate traverse la frontière. Il a précisé que de nombreux combattants étrangers circulaient autour d’al-Qaïm et que les forces américaines avaient eu « d’énormes succès sur ce front, c’est-à-dire que nous avons trouvé et mis fin à un certain nombre de cellules qui facilitaient jusque-là ce type de mouvements ».