Le Liban, perle de l’Orient, Suisse de l’Orient, oasis de liberté et de pluralité dans le grand désert des pensées stériles et des langages uniques... Pays frivole et glamour, rendez-vous de la jet-set internationale... Sortons de nos frontières arabes, que reste-t-il de ces clichés, après des décennies de conflits fratricides, aux yeux du monde européen et occidental ? Absolument rien. Même après l’arrêt des hostilités, il y a 14 ans, le Liban demeure absent de la carte touristique mondiale. Son image est toujours celle d’un pays tendu, déchiré, défiguré par les guerres, prisonnier des enjeux politiques et des conflits régionaux. Cet « ersatz » de démocratie, qui, il y a 30 ans, était un exemple pour les pays voisins et pour toute la région, est actuellement conduit par une classe politique en majorité pourrie, désœuvrée, démunie d’un minimum de patriotisme et hélas servile. Les seigneurs de la guerre ne peuvent pas être les hommes de la paix. Le redressement politique et économique du Liban ne pourra se réaliser qu’à travers la persévérance et le combat acharné de la nouvelle génération, à laquelle j’appartiens. Le désespoir politique, dû aux répressions des libertés publiques, et le chômage galopant, facteurs essentiels de l’immigration et de la fuite des cerveaux, doivent être le moteur de la résistance intellectuelle et économique, c’est-à-dire une forme de résistance pacifique et non armée ni sanglante (comme celle prônée par certains chefs intégristes irresponsables du pays), face au fléau qui frappe les centres névralgiques du pays. Le dynamisme mythique des Libanais, l’esprit tenace coriace et intrépide des jeunes avides de démocratie, leur présence politique devront permettre d’élever le pays au niveau de modernité et de développement équitable. C’est avec une arme pareille qu’on combat « l’ennemi sioniste » et non pas en prêchant la haine et la violence qui n’engendrent que le sang et la mort. Pour redorer le blason du Liban, il faudrait lancer immédiatement une campagne de promotion touristique sur les chaînes de télévision occidentales les plus regardées dans le monde. Le retour massif des touristes serait le garant du retour des investissements touristiques et industriels d’envergure, en attendant les réformes politiques souhaitées ; quand l’économie ira bien, tout ira bien. W. ABOU SAMAH