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Actualités - OPINION

La médiation allemande continue

On pouvait craindre que l’incident du bulldozer israélien, qui a été détruit lundi par un tir de roquette du Hezbollah après avoir pénétré en territoire libanais, et les suites que cette attaque a eues sonneraient le glas des négociations en cours depuis des mois pour un échange de prisonniers entre l’État hébreu et le Hezbollah. Non seulement il n’en est rien, mais il semble même que les pourparlers, menacés à plusieurs reprises d’échec, seraient actuellement dans la bonne voie grâce, d’une part, à la détermination du médiateur allemand, et de l’autre, à un assouplissement dans la position d’Israël concernant certaines libérations à valeur symbolique. En fait, souligne-t-on dans les milieux informés de la marche des négociations, celles-ci n’ont jamais été interrompues en dépit du non-respect des dates initialement définies pour l’opération d’échange des détenus. Les délais fixés n’avaient pu, on s’en souvient, être honorés en raison des conditions qu’avait posées le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. Ce dernier avait exclu de tout échange le doyen des prisonniers libanais, Samir Kantar, tout comme le responsable palestinien Marwan Barghouthi. Il avait également exigé du Hezbollah qu’il fasse la lumière sur le sort de Ron Arad, l’aviateur israélien capturé vivant au Liban dans les années quatre-vingt après que son appareil eut été abattu. Mais en dépit de ce durcissement israélien, les deux parties ont continué à exprimer leur détermination à aller de l’avant, en considérant que le non-respect des dates fixées ne saurait être une raison pour faire capoter l’ensemble du processus. C’est ainsi que le médiateur allemand a intensifié ses démarches pour aplanir les difficultés et obtenir de l’État hébreu qu’il mette de l’eau dans son vin. Aujourd’hui, on assure de sources informées que l’incident du bulldozer, dans lequel un soldat israélien a été tué et un autre blessé, ainsi que la riposte de l’État hébreu, qui a pris la forme de raids aériens, le lendemain, sur des positions du Hezbollah au Liban-Sud, n’auront aucun impact négatif sur les négociations. Il ne s’agit, à leurs yeux, que d’un incident isolé, que Tel-Aviv et Washington tentent d’exploiter politiquement afin d’accroître la pression sur le Hezbollah et la Syrie. Selon ces sources, une délégation allemande est venue au Liban à diverses reprises ces dernières semaines et a fait savoir aux responsables du Hezbollah que Berlin était attaché plus que jamais à la poursuite des négociations en vue parvenir à un échange. Or, ajoute-t-on de mêmes sources, la détermination affichée par l’Allemagne a suscité un écho favorable tant auprès du Hezbollah que du gouvernement israélien. Philippe ABI-AKL
On pouvait craindre que l’incident du bulldozer israélien, qui a été détruit lundi par un tir de roquette du Hezbollah après avoir pénétré en territoire libanais, et les suites que cette attaque a eues sonneraient le glas des négociations en cours depuis des mois pour un échange de prisonniers entre l’État hébreu et le Hezbollah.
Non seulement il n’en est rien, mais...