Fischer appelle à une initiative transatlantique pour le P-O

Le ministre allemand des Affaires étrangères a appelé, lors de la 41e Conférence sur la politique sécuritaire, tenue à Munich samedi dernier, à une initiative transatlantique pour le Proche-Orient. Le chef de la diplomatie allemande s’est basé sur le dernier rapport sur le développement humain publié par le Pnud, qui met l’accent sur la nécessité d’« une vision stratégique bâtie sur une connaissance en profondeur des réalités sociales de la région ». « La pierre angulaire de ce projet est la culture de la démocratie et de l’État de droit, accompagnée d’une amélioration de la condition de la femme et son intégration dans la vie publique, ce qui débouchera sur un renforcement de la société civile et sur une réforme du système éducatif. Les effets de telles réformes seront bien entendu ressenties dans le domaine économique », indique le rapport. « Un tel changement ne peut être parachuté uniquement de l’extérieur. Il doit d’abord émaner de l’intérieur, ce qui sera la clé de réussite de ce projet. », ajoute-t-il. Le ministre allemand estime que « la réussite de ces réformes dépend des efforts conjugués de l’UE et des États-Unis pour tendre une main aux pays de la région à travers une initiative qui ouvrira aux pays arabes de nouvelles perspectives de coopération avec les pays occidentaux à différents niveaux, à savoir : politique, économique, sécuritaire, juridique et enfin celui de la société civile ». Avant de poursuivre : « Pour assurer son succès, l’initiative doit remplir deux conditions majeures : elle devra être bâtie sur une stratégie de long terme qui lie ses différends bords, elle ne doit pas avoir un lien déterminant avec le conflit israélo-arabe, ce qui lui permettra de se développer indépendamment d’une éventuelle issue à ce différend. » « Pour cela, ajoute M. Fischer, les USA et l’UE devraient dépasser leurs divergences nées de la dernière guerre contre l’Irak, et joindre leurs efforts et leur coopération dans un autre sens, celui d’une vision plus large pour toute la région, sans oublier le rôle-clé que l’Otan pourrait jouer dans le rapprochement euro-US... »