Le mouvement politique du président iranien Mohammed Khatami a décidé d’accentuer la pression sur les conservateurs en menaçant de boycotter les législatives de février si des mesures urgentes ne sont pas prises pour revenir sur le rejet des milliers de candidats invalidés.
Cette décision a été prise dimanche soir lors d’une réunion extraordinaire de l’Association des religieux combattants (ARC) à laquelle participaient tous les membres de ce mouvement réformateur, notamment le président Khatami et le président du Parlement, Mehdi Karoubi.
L’ARC, qui regroupe les religieux réformateurs plutôt modérés, est née en 1988 d’une scission de l’Association du clergé combattant (ACC), qui rassemble les religieux conservateurs.
Le mouvement est présidé par M. Karoubi. Contrairement aux autres partis réformateurs, notamment le Front de la participation de l’Iran islamique (FPII), principal groupe réformateur au parlement, dirigé par Mohammed Reza Khatami, le frère du président iranien, la plupart des candidats de l’ARC ont été approuvés par les commissions de surveillance.
Les conservateurs estiment en effet que les membres de l’Association des religieux combattants sont des réformateurs « respectueux des valeurs de la révolution et de la République islamique », contrairement aux « réformateurs radicaux » qu’ils accusent de vouloir favoriser l’émergence d’un régime laïque.
Les commissions de surveillance des élections, qui dépendent du Conseil des gardiens de la Constitution (aux mains des conservateurs), ont invalidé la semaine dernière près de 45 % des candidats aux législatives du 20 février, soit 3 600 candidats.
Les 18 partis réformateurs membres de la coalition du 2 Kordad (date de la première élection du président Khatami en 1997) ont demandé au Conseil des gardiens de finir le réexamen des candidatures d’ici à jeudi.
En effet, les amis du président Khatami estiment que le Conseil des gardiens doit annoncer rapidement ses décisions pour permettre aux partis réformateurs de se mettre en ordre de bataille et ne pas être défavorisés par rapport aux conservateurs, dont les candidats ont été déjà approuvés.
Plus de 80 députés réformateurs sortants ont entamé le 11 janvier un sit-in au parlement pour protester contre ces rejets. Lundi, pour la troisième journée, ils ont poursuivi un « jeûne politique », s’abstenant de manger du lever au coucher du soleil.
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