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Les lecteurs ont voix au chapitre

Voile et culte chrétien Comment le gouvernement autorise-t-il les manifestations contre le pays qui a le plus aidé le Liban ? Et tout cela à propos de problèmes purement intérieurs français (l’affaire du voile) qui ne concernent aucunement les contestataires. Et si un groupe décidait de manifester contre l’interdiction de culte chrétien en Arabie saoudite, est-ce que le gouvernement autoriserait cette manifestation ? Est-ce qu’on ne crierait pas à l’incitation aux dissensions confessionnelles, ou à l’atteinte aux relations avec un pays frère ? Joe AOUN Boston Deux poids, deux mesures Dans la tradition libérale, M. Carlos Eddé appuie le droit de manifester sa libre opinion. On ne saurait lui en tenir rigueur. Mais comment accepter qu’à l’heure où certaines manifestations sont interdites au Liban, d’autres portant sur des situations spécifiques qui ne touchent pas les Libanais soient permises ? (...) Cheikh Fadlallah a bien compris que ce ne sont pas les convictions qui sont attaquées par cette loi sur le voile mais plutôt la manifestation de ces convictions d’une manière contraire aux principes laïques de la République française. Si les manifestants au Liban avaient compris cela, ils auraient évité de démontrer une discrimination à l’égard des autres membres de la société libanaise et auraient plutôt célébré la convivialité au Liban. Jihad MOURACADEH Fiscalité et casse-tête administratif Il faut dénoncer le faible taux d’impôt sur le revenu des individus (...). Bref, les riches ne donnent pas leur part des efforts fiscaux pour baisser le déficit. Il y a lieu de comparer les taux de taxation au Liban avec les taux pratiqués dans les autres pays, comme au Canada et en Europe. Dans tous les pays il existe une relation de confiance et de bonne foi entre le citoyen et l’État. Or on demande à un citoyen libanais, pour prouver qu’il n’a pas résidé au Liban depuis cinq ans, ce qui suit : 1- Attestation de la municipalité où il réside à l’étranger qui stipule qu’il vit et réside dans cette municipalité depuis plus de cinq ans; 2- Une déclaration solennelle qui dit la même chose; 3- Un passeport qui couvre cinq ans qui prouve la même chose; 4- Une attestation de son employeur qui dit la même chose; 5- Un dossier dans le consulat libanais. Je crois qu’un seul document doit suffire comme preuve. Souheil CHALOUHI De crise en crise L’opinion publique et plus particulièrement nous autres jeunes ne pouvons qu’être indignés par les derniers développements de l’actualité politique (...). D’une part, le drame de Cotonou où l’on devine déjà que l’enquête n’ira pas jusqu’à son terme, car une haute autorité semble impliquée. D’autre part, l’affaire de la privatisation du téléphone mobile derrière laquelle se dessine une tentative de vol non dissimulée de la part de responsables. Tout espoir de privatisation profitable à l’État disparaît, et celui-ci en sort une fois de plus discrédité sur le plan local comme sur le plan international (...). À l’heure où les jeunes attendent une réforme urgente de l’État et de son fonctionnement, il régresse à grands pas vers la corruption et l’arbitraire. Plongeant ainsi le Liban dans la crise, il entraîne un exode de plus en plus massif des jeunes. Comment peut-on encore avoir foi en l’avenir du pays ? Salim HÉLOU Employez libanais Après le slogan « Achetez libanais», n’oublions pas aussi de brandir celui de « Employez libanais » ! Cet appel n’est nullement chauviniste, ni raciste. C’est plutôt un appel de solidarité lancé aux Libanais. C’est également un appel « ravivé » par ce que je vois (de même que tous les voyageurs à l’Aéroport international de Beyrouth). Je parle précisément des vendeuses non libanaises dans les rayons et boutiques de notre Duty-Free qui se vante de vendre une panoplie de produits libanais exquis. Carole AKIKI Un pays pauvre avec une conscience de riche Peine de mort, circulation et contrôle mécanique, voile et laïcité, impôt sur le revenu et déficit budgétaire, cellulaire, crise de l’emploi et confiance dans le Liban figurent au menu de notre courrier des lecteurs. L’indicible souffrance de la condamnation à mort laisse muet. La disparité culturelle entre les Libanais peut être telle que la communication entre eux est totalement rompue, qu’ils n’ont proprement rien à se dire, tandis qu’une élite désespère d’être traitée en adulte. C’est l’un de nos drames. Nous avons une conscience de pays riche, mais des moyens de pays pauvre. Nous vivons dans une frustration permanente. De bons exemples de cet écart entre nos aspirations et nos moyens pourraient être trouvés dans tous les domaines. Ainsi en est-il de l’environnement. Nous savons ce qu’il faut faire, mais nous manquons de moyens pour le faire. Et par moyens, il faut comprendre aussi bien des fonds qu’une administration et des responsables à la hauteur. À cette liste de sujets, on peut ajouter désormais le contrôle mécanique. Le contraste entre les critères pointus et la réalité sociale, économique et culturelle est total. Bien sûr, tout le monde conviendra que le contrôle mécanique est indispensable pour la sécurité routière. Mais le problème de la circulation routière est un tout, et il y a lieu de se demander si nous avons les moyens économiques de cette pédagogie. Avec les critères exigés, circuler en auto restera-t-il à la portée des artisans, maçons, ouvriers et autres travailleurs manuels qui circulent à bord de vieilles stations-wagons sur lesquelles ils ont soudé leur porte-bagages? Dans les milieux populaires on se fait du souci. Et en attendant que la corruption ait fait son œuvre, on loue des pneus pour le contrôle mécanique! Fady Noun La peine de mort, un verdict d’assassinat C’est avec stupeur, comme beaucoup, que j’ai appris que le président de la République a donné son accord à l’exécution, survenue à l’aube de samedi, de trois condamnés à mort. Certes ces hommes sont des criminels. Certes ils ont ôté la vie à des innocents. Certes ils sont coupables du plus répréhensible crime qui soit. Mais pour l’amour de Dieu, ne devenons pas meurtriers à notre tour. Ne devenons pas complices de ce crime perpétré aujourd’hui en notre nom. Au vingt et unième siècle, dans un pays qui peine à se remettre de ses longues années de guerre, je ne veux pas être de ceux au nom de qui la justice rend ses verdicts d’assassinat. Chaque peloton d’exécution, chaque pendaison, sont autant d’années en arrière sur notre long chemin vers la civilisation. Tout, ou presque, a été dit sur la peine de mort. Et pourtant me revient aujourd’hui cette phrase par laquelle Robert Badinter, celui-là même qui est à l’origine de l’abolition en France, terminait son discours devant l’Assemblée nationale il y a plus de vingt ans : « Partout, dans le monde, et sans exception, où triomphent la dictature et le mépris des droits de l’homme, partout vous y trouvez inscrite, en caractères sanglants, la peine de mort. » Zahi JAMOUS Pas de justice sans répression C’est une justice libanaise sublime, sévère et intraitable, mais juste et désintéressée, qui vient de réagir devant les crimes crapuleux qui bénéficiaient de l’autre justice trop indulgente, parce que humanisée, au nom de diverses considérations politiques et confessionnelles de la mosaïque libanaise (...). Aux trois excellences qui ont ratifié les peines de mort, je peux affirmer que vous avez l’adhésion de la volonté divine (...) vous pouvez dormir la conscience tranquille, après avoir rassuré tout le peuple libanais qui ne croyait plus à sa Justice (...). Je me permets de citer ce passage de César Bonesano, marquis de Baccaria (1738-1789) dans son livre De la promptitude des châtiments, au 19e chapitre: « Plus le châtiment sera prompt, plus il suivra de près le crime qu’il punit, plus il sera juste et utile (...)». Et cet autre passage, du même auteur: « On ne peut ériger une justice sans répression. Une justice ne peut œuvrer et rendre que si elle dipose dans son arsenal de la peine de mort (...)». Redressons les potences et dormons tranquilles; et tant pis pour les ONG et les partis politiques abolitionnistes... Brigadier François Genadry ancien commandant de l’École militaire Contrôle mécanique et sécurité routière Il est nécessaire d’imposer un contrôle mécanique sur tous les véhicules et cela par mesure de sécurité, mais il est illogique de passer directement d’un non-contrôle total aux exigences d’un standard européen sophistiqué. Les automobilistes sont obligés de se plier aux exigences, certes nécessaires, de l’État. Par contre, qui oblige ce dernier à faire son devoir concernant la sécurité routière ? Les exemples sont nombreux de l’inconscience, du laisser-aller, du non-professionnalisme et de l’irresponsabilité dans ce domaine. Inexistence et inefficacité de certains agents de la circulation (à part les randonnées nocturnes d’une série en trio de luxueuses 4 x 4 payées par le contribuable), encourageant les fous du volant et autres au non-respect du code de la route causant souvent morts et destructions. Que les ronds-de-cuir de l’État donnent le bon exemple en assumant leur devoir avant d’obliger les citoyens d’en faire autant et de leur demander d’avoir 10/10 aux examens mécaniques. Marcel ZEILAH Quel avenir pour Jérusalem? (…) Il faut que les États-Unis comprennent enfin que l’on ne peut interdire au monde musulman de considérer que Jérusalem est un de ses lieux les plus sacrés, et qu’elle doit leur être en partie remise, et permise, comme capitale de la Palestine. Autrement, ce serait comme si aujourd’hui Monsieur Berlusconi décrétait que le Vatican n’est plus un État indépendant, berceau de la chrétienté catholique, mais une ville italienne comme toutes les autres. Dans un deuxième temps, ce serait au tour des chrétiens de demander l’internationalisation de Jérusalem, et le monde rentrerait alors dans une ère de paix. Fouad J. TABET Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (Rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Voile et culte chrétien

Comment le gouvernement autorise-t-il les manifestations contre le pays qui a le plus aidé le Liban ? Et tout cela à propos de problèmes purement intérieurs français (l’affaire du voile) qui ne concernent aucunement les contestataires. Et si un groupe décidait de manifester contre l’interdiction de culte chrétien en Arabie saoudite, est-ce que le gouvernement autoriserait cette manifestation ?
Est-ce qu’on ne crierait pas à l’incitation aux dissensions confessionnelles, ou à l’atteinte aux relations avec un pays frère ?
Joe AOUN
Boston


Deux poids, deux mesures

Dans la tradition libérale, M. Carlos Eddé appuie le droit de manifester sa libre opinion. On ne saurait lui en tenir rigueur. Mais comment accepter qu’à l’heure où certaines manifestations sont interdites au...