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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire al-Madina - Falsification d’un document portant la signature du gouverneur de la BDL Deuxième dossier accablant et 2e mandat d’arrêt pour Rana Koleilat

Le numéro de haute voltige financière de Mlle Rana Koleilat, directrice adjointe de la banque al-Madina, propriété de Adnane Abou Ayache et de son frère, Ibrahim Abou Ayache, a pris fin, et les portes de la prison semblent s’être refermées pour de bon sur elle. Contre Mlle Koleilat, après plusieurs semaines d’hésitation au cours desquelles elle avait crâné et joué l’innocente, deux mandats d’arrêt majeurs sont désormais émis, le premier pour budgets fictifs, falsification de swifts (opérations bancaires) et de relevés de comptes, l’autre pour falsification de documents officiels portant la signature du gouverneur de la Banque du Liban. Hier, le député Antoine Ghanem, avocat de Adnane Abou Ayache, qui réside en Arabie saoudite, a intenté une action en justice devant le premier juge d’instruction de Beyrouth, Hatem Madi, dans l’affaire de faux et d’usage de faux portant sur la signature du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. M. Abou Ayache reproche à Rana Koleilat d’avoir obtenu de lui un virement de 150 millions de dollars à son propre compte, à la banque al-Madina, en base d’une correspondance également falsifiée entre Mlle Koleilat et le gouverneur de la BDL faisant état d’une avance de 250 milliards de livres de la BDL pour favoriser la fusion des deux banques al-Madina et United Credit Bank. La correspondance et le crédit de la BDL s’étaient révélés tous deux fictifs. Toutefois, les 150 millions de dollars, tout à fait réels, furent inscrits par Rana Koleilat, à l’insu du propriétaire de l’établissement de crédit, à son compte personnel, comme n’a cessé de l’affirmer le chef comptable de la banque al-Madina, Youssef Hachi. Selon le procureur général près la Cour de cassation, Adnane Addoum, un jeu de photocopies avait abouti à l’inscription de la signature du gouverneur de la Banque du Liban au bas de documents qui étaient des faux. La plainte de Adnane Abou Ayache a été jointe à une précédente ayant le même objet, déposée par le gouverneur de la BDL. À la suite du dépôt de la plainte, et après les avoir interrogées, M. Madi a émis deux mandats d’arrêt contre Rana Koleilat et sa secrétaire particulière, Joumana Ayass. Il a ensuite fixé une nouvelle audience pour le 6 février, à laquelle il a convié trois témoins. Il s’agit du deuxième mandat d’arrêt émis contre l’ancienne assistante d’Ibrahim Abou Ayache, compte non tenu des mandats émis contre elle en vertu de plaintes de déposants ou d’épargnants qui l’accusaient de leur avoir remis des chèques sans provision, et qui retiraient leurs plaintes après avoir été réglés. Si la justice a mis du temps pour arrêter Rana Koleilat, explique le procureur Addoum joint par L’Orient-Le Jour, c’est qu’il fallait progresser méthodiquement et démêler patiemment l’écheveau complexe des responsabilités, dans l’affaire al-Madina où, du reste, M. Ibrahim Abou Ayache est également arrêté. Par ailleurs, explique le magistrat, les autorités judiciaires avaient pris soin de confisquer le passeport de la jeune femme, dès que la crise de liquidités s’était déclarée à la banque, afin de l’empêcher de fuir et de la garder à la disposition de la justice. D’avoir temporisé a également permis aux autorités judiciaires de progressivement saisir tous les biens-fonds de la banque al-Madina, afin de réunir les liquidités nécessaires à la restitution de tous les dépôts, intérêts compris. La justice, a encore précisé M. Addoum, a dû coordonner son action avec la Banque du Liban et avancer méthodiquement. D’avoir réglé certaines de ses dettes a pu faire croire à Rana Koleilat qu’elle était désormais à l’abri des poursuites judiciaires. En tout état de cause, la jeune femme n’a pas été arrêtée pour faire plaisir à l’opinion, mais parce que la justice l’a trouvée coupable de crimes et de violations du code de la monnaie et du crédit. Ainsi d’ailleurs qu’Ibrahim Abou Ayache. Rana Koleilat avait nié toute responsabilité dans l’affaire des documents falsifiés portant la signature du gouverneur de la BDL. Pour établir sa responsabilité, il a fallu remonter la filière des documents antérieurs à l’opération qui l’ont rendue possible, et cela a pris du temps.
Le numéro de haute voltige financière de Mlle Rana Koleilat, directrice adjointe de la banque al-Madina, propriété de Adnane Abou Ayache et de son frère, Ibrahim Abou Ayache, a pris fin, et les portes de la prison semblent s’être refermées pour de bon sur elle.
Contre Mlle Koleilat, après plusieurs semaines d’hésitation au cours desquelles elle avait crâné et joué...