Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ENVIRONNEMENT - Quatre pépinières créées ou développées dans le cadre du projet Redonner du vert aux régions déboisées du Liban : la Grèce s’implique avec des ONG libanaises

Le reboisement de régions sinistrées par les incendies ou la guerre au Liban est une activité qui intéresse aujourd’hui la Grèce. En coopération avec des ONG grecques et locales, plusieurs projets de cette nature ont été mis en place, alimentés par quatre pépinières où des espèces autochtones ou introduites sont cultivées, selon les besoins du marché. Du Akkar au Mont-Liban et jusqu’au Liban-Sud, des dizaines de milliers de plants sont distribués à des agriculteurs, des ONG, des municipalités, des écoles, etc. qui ont besoin de replanter un espace ou d’augmenter leur revenu par une production supplémentaire. Ces campagnes de reboisement sont caractérisées par l’utilisation d’un substrat non chimique, le «Terracottem», qui remplace les engrais chimiques connus. Ce produit a été développé à l’Université de Ghent, en Belgique. Il est utilisé dans la pépinière ainsi que sur les surfaces plantées. Ses avantages, selon ses utilisateurs, sont une augmentation de la proportion de survie et une amélioration de la santé des plantes dans des conditions sévères, une réduction de l’utilisation d’eau et d’engrais de l’ordre de 50%, et, par conséquent, une plus grande protection de l’environnement, notamment celle des ressources hydrauliques et du sol. Le projet agro-forestier destiné aux régions déboisées du Liban est donc financé par le ministère des Affaires étrangères de Grèce et par le Département de la coopération international (DAC), en collaboration avec l’Institut de développement durable et d’aménagement de ressources naturelles (INARE, Grèce), qui est le coordinateur général du projet, le Centre pour la recherche et l’action pour la paix (KEDE, Grèce), la Fondation Makhzoumi (Liban), l’Association pour le développement et la conservation de la forêt (AFDC, Liban) et TC dialogue (Belgique). Le projet a débuté par une phase préparatoire de février à mai 2001. En tout, il dure trois ans, de mai 2001 à mai 2004. La Fondation Makhzoumi a été le partenaire de la Grèce dans le cadre de ce projet dès février 2001. Le fruit de cette collaboration a résulté en la création d’une pépinière au Akkar, sur un terrain mis à la disposition du projet par l’ONG. La production annuelle pour la première année était de 15000 à 20000 plants, s’élevant à 40000 pour les deux autres années. Les plantes qui y sont cultivées sont agricoles, décoratives et forestières. Le progrès et le taux de survie des plantes après leur distribution sont suivis de près par une équipe d’ingénieurs agronomes spécialisés. Des dizaines de milliers de plants avec des centaines de kilos de «Terracottem» ont été répartis sur plusieurs institutions dans les différentes régions libanaises, de janvier 2002 à novembre 2003. Des chênes, des caroubiers, des vignes, du romarin, des citronniers, des plantes à fleurs... les espèces mises à la disposition des institutions réceptrices sont très variées. Après quatre grandes distributions, il y a actuellement à la pépinière du Akkar un potentiel de 22695 plantes qui seront prêtes à être livrées au printemps 2004, à la fin du projet. Des dizaines de milliers de plants Une coopération fructueuse a également lieu avec la AFDC, présidée par le président de la commission parlementaire de l’Environnement, Akram Chehayeb. Reboisement, développement de pépinières existantes, notamment à Ramlieh (Chouf), tel est le bilan de cette action qui a augmenté la production annuelle de plantes, amélioré les conditions de leur survie et les systèmes d’irrigation, introduit les filtres solaires et agrandi les superficies reboisées. En 2002, la pépinière de Ramlieh a produit 76650 plants, principalement des pins, des cyprès, des chênes, des caroubiers, des cèdres, des oliviers, etc. En 2003, la production a atteint les 80000. Deux autres pépinières sont concernées par le projet, celles de Aarsal et de Yammouné (Békaa). À Aarsal, la somme de 7000 euros investie par INARE a donné d’excellents résultats: de 7000 plants par an, la production est passée à 24000. Ce don s’est accompagné d’un autre financement issu du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui a permis à la coopérative locale responsable de la pépinière de développer cette activité cruciale en une région désertifiée. Le taux de survie a atteint les 80%. Pour les cultures de l’automne prochain, la coopérative devra faire appel au ministère de l’Environnement. Cèdres, sapins de Cilicie et genévriers, c’est ce qu’on peut trouver aujourd’hui à la pépinière de Yammouné (une vallée classée réserve naturelle), avec une production de 7000 plants par an. La somme de 4000 euros a été investie par INARE dans la construction des installations de cette pépinière. Une sensibilisation indispensable Mais à quoi servirait une campagne de reboisement qui ne serait pas accompagnée d’une campagne de sensibilisation à l’importance des plantes et aux possibilités de leur utilisation? Pour commencer, en février 2001, au cours de la phase préparatoire, un atelier de travail a été organisé au palais de l’Unesco à Beyrouth selon une méthode européenne qui consiste à allier la prise de décision à une participation de tous les groupes-cibles. L’objectif était alors de savoir si la méthodologie du projet correspondait aux demandes du pays et des groupes qui devaient en bénéficier ultérieurement. Les femmes et les milieux écoliers sont deux catégories auxquelles le projet s’est particulièrement intéressé. Pour ce qui est des besoins des premières, les responsables du projet se sont basés sur des informations du ministère des Affaires sociales. Pour mieux sonder ces besoins, des questionnaires ont été traduits du grec et soumis aux principales intéressées lors d’une tournée, à l’issue de laquelle il est devenu apparent que les femmes étaient intéressées d’obtenir des informations sur la création de petites et moyennes entreprises, d’apprendre de nouvelles technologies agricoles pour améliorer leur production, d’avoir un meilleur accès aux soins médicaux, de pouvoir bénéficier d’un centre culturel et de loisirs au sein de leur municipalité, de perfectionner les techniques d’artisanat et de mieux apprendre la langue arabe. INARE, coordinateur général du projet, prévoit d’organiser à leur intention trois séminaires, de janvier jusqu’en avril, avec la participation de spécialistes grecs et libanais, portant notamment sur les sujets de l’artisanat et de la création de PME. Par ailleurs, des jardins expérimentaux seront aménagés dès ce mois dans deux écoles, l’une à Tripoli, l’autre à Beyrouth. Les 500 plantes qui garniront chacun des jardins seront utilisées pour l’enseignement des sciences. Pas toujours sur la même longueur d’ondes Toutefois, selon les responsables d’INARE, le projet ne s’est pas déroulé sans difficultés: des différences de mentalité et de rythme de travail entre les partenaires grecs et libanais, des divergences dans les priorités qui ont conduit à l’ajournement ou à l’annulation de certaines activités, et enfin le deuxième rôle accordé à la coopération, loin derrière la promotion de la politique propre à chaque ONG... «Mais tout cela s’oublie car la vraie récompense, c’est le résultat positif auquel on aboutit et les bénéfices qu’en retirent les groupes-cibles», écrit Athéna Veneti, présidente d’INARE. Elle rappelle que le but principal de ce genre de projets est la réduction de la pauvreté, la protection de l’environnement, l’amélioration de la situation économique et des conditions de vie de certaines catégories de la population. Mme Veneti insiste sur la nécessité de chapeauter de tels efforts par l’adoption d’un plan national stratégique de développement durable au Liban, qui soit valable à long terme, notamment pour rationaliser d’urgence l’utilisation des ressources hydrauliques et le traitement des déchets ménagers. Les contacts de l’ONG grecque au Liban ont par ailleurs permis à ses responsables d’établir que les cultures d’oliviers constituent 25% de la production annuelle agricole du pays. D’où le fait que trois séminaires portant sur ce sujet ont été donnés en février 2003 au Chouf, à Koura (Liban-Nord) et à Damour (Mont-Liban) par le spécialiste mondial Mentzidakis. Un atelier de travail a également eu lieu à la Canée, en Grèce, avec la participation d’experts libanais et grecs, pour une dynamisation de la coopération agricole entre les deux pays. Reboisement de 16 hectares en plusieurs endroits Les campagnes de reboisement alimentées par les pépinières créées dans le cadre du projet se sont étendues sur 16 hectares dans les régions suivantes: – Au Mont-Liban : Ras el-Metn (des terrains privés appartenant à 25 fermiers), Qornayel (terrains publics appartenant à la municipalité), Mtein (terrains privés appartenant à trois agriculteurs, et bords de routes), Ramleh (terrains privés appartenant à des fermiers). – Au Chouf : Dmit (terrains publics appartenant à la municipalité). – Au Liban-Sud : Deir Mimès et Hasbaya (terrains publics appartenant à la municipalité). – À Jezzine : Qaytouli (terrains publics appartenant à la municipalité) – À Aley : Btater (terrains publics appartenant à la municipalité) – À Baabda : Jouar el-Hawz (terrains privés appartenant à 12 fermiers).
Le reboisement de régions sinistrées par les incendies ou la guerre au Liban est une activité qui intéresse aujourd’hui la Grèce. En coopération avec des ONG grecques et locales, plusieurs projets de cette nature ont été mis en place, alimentés par quatre pépinières où des espèces autochtones ou introduites sont cultivées, selon les besoins du marché. Du Akkar au...