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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Une sanction contraire au droit naturel, affirment les militants La FDHDH dénonce à son tour la peine de mort

Une conférence à trois voix : celles de la justice, des institutions religieuses et de la société civile. C’est de cette manière que la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) a choisi de soutenir, à son tour, la campagne nationale contre la peine de mort. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier dans les locaux de l’ONG, trois intervenants se sont exprimés sur le sujet : Éliane Nasri, membre de la FDHDH, qui a exposé le point de vue de la fondation, notamment du point de vue du droit, le père Fadi Daou, professeur de philosophie et de théologie, qui a donné le point de vue de l’Église, formellement opposée à ce type de sentence, et enfin Lara Arabian, membre d’Amnesty International, une organisation connue pour ses positions tranchées contre la peine capitale. Pour la FDHDH, deux arguments juridiques importants qui plaident en faveur de l’abolitionnisme sont à relever, à savoir que la peine de mort en tant que sanction contredit deux droits de l’homme essentiels. Évoquant l’article 3, qui affirme « le droit de tout individu à la vie, à la liberté et à l’intégrité physique », Mme Nasri a rappelé que le texte est clair pour ce qui est du droit à la vie, « un droit fondamental » qui ne saurait en aucun cas être suspendu. La militante cite en outre l’article 5 de la Déclaration des droits de l’homme qui interdit explicitement la torture ou autre traitement ou sanction « inhumains, dégradants et contraires à la dignité de l’homme ». « La peine de mort s’oppose à ces deux principes », souligne l’intervenante, qui affirme en outre que le droit positif libanais qui prévoit une telle sanction est en nette contradiction avec la Déclaration de 1948 et avec les normes fondamentales qui constituent le droit naturel. Exprimant la position de l’Église à ce sujet, qui a substantiellement évolué au cours des dix dernières années, père Fadi Daou a rappelé qu’elle se résume par un refus catégorique de cette sentence qui « est contraire aux principes fondamentaux de l’Évangile et des enseignements du Christ ». À ce sujet, le père Daou rappelle que l’État a un triple devoir envers ses citoyens, à savoir celui « d’assurer l’indépendance de la justice, en améliorant le code pénal et en transformant les prisons en un lieu de réhabilitation ». Les autorités doivent en outre œuvrer à appliquer la loi de manière équitable et non discrétionnaire. Enfin, dit-il, il est important de se tourner vers les parents des victimes et leurs familles, en leur offrant des compensations matérielles, morales et sociales. « Durant cinq ans, le Liban a donné l’impression à l’opinion publique internationale qu’il s’orientait vers l’abolition progressive et donc radicale de la peine de mort », a relevé, pour sa part, Mme Arabian, en allusion au moratoire de fait observé par ce pays depuis 1999, une période au cours de laquelle les condamnations à la peine capitale avaient été suspendues. Citant les paroles de l’ancien Premier ministre canadien, Pierre Trudeau, elle affirme que « le fait de maintenir la peine capitale en droit pénal signifie l’abandon de l’espoir et de la foi et la reconnaissance de notre impuissance à faire face aux crimes violents par des moyens non violents ». Le débat qui s’ensuivit a mis l’accent sur le caractère non dissuasif de la potence – « un outil de vengeance par excellence » diront les participants – et la politisation de l’exécution de cette sentence qui est souvent manipulée à des fins précises. Et les militants de rappeler que l’abolition de cette sanction ne signifie pas pour autant que le criminel pourra échapper à la justice.

Une conférence à trois voix : celles de la justice, des institutions religieuses et de la société civile. C’est de cette manière que la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) a choisi de soutenir, à son tour, la campagne nationale contre la peine de mort. Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue hier dans les locaux de l’ONG, trois...