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Actualités - CHRONOLOGIE

Colloque Un scientifique irakien réclame une enquête de l’Onu sur ses inspecteurs

Le père du programme nucléaire irakien a réclamé hier à Beyrouth une enquête de l’Onu sur les convictions de ses inspecteurs avant l’occupation de l’Irak par les forces américaines, en s’efforçant de démontrer que Saddam Hussein n’aurait pas pu tenter de reprendre le programme atomique. Les inspecteurs des Nations unies étaient « totalement convaincus » que l’Irak n’avait plus d’armes nucléaires avant l’invasion de la coalition conduite par les États-Unis en mars 2003, a déclaré Jaafar Dia Jaafar, qui s’exprimait en public pour la première fois dans le cadre d’un colloque à Beyrouth. Dans une étude soumise aux participants, le scientifique irakien explique que les États-Unis et la Grande-Bretagne avaient « monté de toutes pièces des allégations mensongères » sur une reprise du programme nucléaire de l’Irak et des tentatives d’achat de grandes quantités d’uranium brut du Niger ainsi que des tubes d’aluminium destinés à son enrichissement. M. Jaafar assure que le désarmement nucléaire de l’Irak a été achevé en 1991 et qu’il n’y avait plus, depuis, « aucune possibilité scientifique et technologique de reprendre cette activité », le pays « ne possédant plus les structures de base et aucune des composantes nécessaires pour la reprendre », du fait notamment que la plupart de ses scientifiques, après l’embargo, étaient morts, avaient quitté le pays ou pris d’autres emplois. Selon lui, toutes les personnes concernées « savaient pertinemment » que les documents présentés par Washington et Londres étaient un « tissu de mensonges », mais le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammed el-Baradei, « s’est contenté de dire que ces documents ne sont pas dignes de foi, sans dire qu’ils étaient falsifiés ». Pour lui, « la vérité était claire comme le jour », mais M. el-Baradei et le chef des inspecteurs en désarmement des Nations unies en Irak, alors Hans Blix, ont demandé un délai supplémentaire de trois mois, qu’il a jugé « inutile », car « ils ne voulaient pas dire la vérité pour une raison qu’eux seuls connaissent ». Les rapports de l’Onu soumis au Conseil de sécurité « auraient dû être clairs et courageux », a déclaré M. Jaafar, soulignant la nécessité pour l’Onu d’enquêter également sur les raisons pour lesquelles ses inspecteurs n’avaient pas dévoilé toute la vérité. Le colloque sur « L’occupation de l’Irak et ses conséquences au niveau arabe, régional et international », organisé par le Centre d’études pour l’unité arabe, se tient du 8 au 11 mars à l’hôtel Crown Plaza. Quelque 150 personnalités académiques, notamment des experts dans les affaires irakiennes, arabes, régionales et internationales, participent à ce colloque, selon les organisateurs.
Le père du programme nucléaire irakien a réclamé hier à Beyrouth une enquête de l’Onu sur les convictions de ses inspecteurs avant l’occupation de l’Irak par les forces américaines, en s’efforçant de démontrer que Saddam Hussein n’aurait pas pu tenter de reprendre le programme atomique.
Les inspecteurs des Nations unies étaient « totalement convaincus » que...