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RETROSPECTIVE 2003 Remodelage


Depuis les civilisations de l’Antiquité jusqu’à l’essor du colonialisme, jamais la planète Terre n’a connu une hégémonie aussi puissante que celle de l’empire américain. Avec la guerre de l’Irak, les États-Unis ont une fois encore joué le rôle d’acteur principal sur la scène mondiale. Tant et si bien qu’on peut dire que l’année 2003 était celle qui a consacré le caractère exclusif de la puissance américaine et sa primauté au niveau international.
Face aux USA, l’Onu, les organisations multilatérales, l’Union européenne et le Japon ne peuvent qu’assister, impuissants, à l’affaiblissement de leur rôle.
En effet, Washington a su très bien jouer sur les divisions européennes, profitant de l’émergence d’une Europe à plusieurs vitesses pour faire prévaloir ses intérêts. La « déclaration des Huit » chefs d’État européens cautionnant sans réserve l’intervention américaine en Irak, malgré la neutralité affichée par Bruxelles, témoigne des dissensions qui minent l’union et donc la puissance européenne.
Rumsfeld ne s’est d’ailleurs pas privé de rendre hommage à la « Nouvelle Europe », celle qui soutient inconditionnellement l’Amérique.
Quant au Japon, empêtré dans sa crise économique et plus que jamais tributaire du « parapluie nucléaire » américain, face à une Corée du Nord, menaçante, il souffre d’une marge de manœuvre de plus en plus réduite.
Il est vrai que l’hégémonie américaine n’est pas née le jour où les GI ont foulé le sol irakien. Mais c’est depuis le 20 mars 2003 que le terme « unilatéralisme » est devenu à la mode... Un unilatéralisme rendu possible par le démantèlement de l’URSS : depuis la fin de la guerre froide, l’Amérique n’a cessé de gagner en puissance, de s’imposer comme seul décideur d’un nouvel ordre mondial et d’imposer ses références et ses conditions dans les nouvelles relations internationales. L’avènement du clan dit des « néoconservateurs » et l’accession à la présidence d’un texan pur et dur, sans oublier le grand traumatisme qu’a causé le 11 septembre, ont permis à l’Amérique de déployer sa superpuissance.
Outre-Atlantique, la question s’est très vite posée : comment éteindre à jamais le feu au Moyen-Orient ? La réponse, préparée depuis longtemps dans les cercles néoconservateurs, élaborée de longue date par les « Think tanks » américains, est sortie de la bouche de Colin Powell, pourtant seule voix modérée dans le fauconnier républicain. L’Amérique a donc décidé un « remodelage du Moyen-Orient », avec comme objectifs le remplacement des régimes autoritaires par des démocraties et la neutralisation des États dits « voyous », ceux qui développent et fabriquent des armes de destruction massive et présentent un danger pour la stabilité de la région. Automatiquement, l’Arabie saoudite s’est trouvée dans le collimateur de Washington et, après les sanglants attentats qui ont traumatisé le royaume wahhabite, Ryad s’est résigné à promouvoir des « réformes » sans préciser comment et quand les appliquer. En Libye, le bouillant colonel Kadhafi, après des mois de négociations avec Londres et Washington et après la capture humiliante de Saddam Hussein, a procédé à un véritable coup de théâtre en annonçant son intention de démanteler son arsenal d’armes prohibées. Reste, pour l’Amérique, la Syrie, déjà incluse dans la « liste noire » US et plus que jamais sur la sellette depuis l’adoption par le Congrès, toutes chambres confondues, du « Syria Accountability Act » contresigné par Bush.
Cette nouvelle « stratégie » américaine a été rapidement critiquée aux États-Unis même, surtout par les démocrates, qui ont dénoncé cette manière arbitraire d’imposer la démocratie à l’étranger. D’aucuns ont, parallèlement, mis en doute le sérieux de ce « chantier de la démocratie », pour lequel on a alloué un budget ridicule de 50 millions de dollars. Enfin, n’oublions pas les véritables mobiles des faucons de Washington. Cheney, Wolfowitz, Rumsfeld, Rice et Perle accordent-ils vraiement autant d’importance aux idéaux de Jefferson, Washington, Franklin et Roosevelt ? Ou bien ne sont-ils obsédés que par les intérêts vitaux des États-Unis avec, en premier chef, le fait d’assurer à leur pays un ravitaillement sûr et permanent en or noir ? La réponse est évidente pour beaucoup d’entre nous. Quant aux résultats de leur politique, c’est l’année 2004 qui nous permettra d’en juger.
Roger BARAKEH
Depuis les civilisations de l’Antiquité jusqu’à l’essor du colonialisme, jamais la planète Terre n’a connu une hégémonie aussi puissante que celle de l’empire américain. Avec la guerre de l’Irak, les États-Unis ont une fois encore joué le rôle d’acteur principal sur la scène mondiale. Tant et si bien qu’on peut dire que l’année 2003 était celle qui a consacré le caractère exclusif de la puissance américaine et sa primauté au niveau international.Face aux USA, l’Onu, les organisations multilatérales, l’Union européenne et le Japon ne peuvent qu’assister, impuissants, à l’affaiblissement de leur rôle.En effet, Washington a su très bien jouer sur les divisions européennes, profitant de l’émergence d’une Europe à plusieurs vitesses pour faire prévaloir ses intérêts. La « déclaration...