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EXPOSITION - À la Galerie Agial, jusqu’à fin octobre, mosaïques de lettres et caractères Samir Sayegh rêve de traduire Bach en calligraphie (photos)

La galerie Agial (rue Abdel-Aziz) accroche, jusqu’à fin octobre, une quarantaine de tableaux calligraphiques de Samir Sayegh. L’artiste, qui n’est plus à présenter, est un maître dans cet art oriental et abstrait, dont il puise les composantes dans les règles stylistiques ancestrales pour faire des œuvres d’une modernité absolue.
Modernes, ces calligraphies à l’acrylique sur bois, qui mélangent le tracé, l’incision, la couleur et parfois la feuille d’or. Modernes, ces mosaïques calligraphiques qui déclinent en combinaisons variées les « hiya » (elle) et les « houwa » (lui), ciselés en caractères coufiques sur lamelles carrées. Modernes également, ces « coins » de lettres que le calligraphe-poète trace au calame sur de petits papiers carrés, qu’il dispose ensuite en « pavés » sur un support en bois lisse et sombre, ou en plexiglas transparent. Ou encore ces sortes de fresques horizontales qui alignent, dans un sens et son contraire, une même phrase stylisée, ou un même mot, Salam ou Nour épousant les formes du carré et du triangle dans lequel il s’inscrit. Mais aussi, ces lettres en arabesques construites à la manière d’une phrase musicale, par celui dont le rêve est de « traduire Bach en calligraphie ».

Une question de regard
C’est vrai qu’il y a un rythme dans les tableaux de Samir Sayegh. Un rythme cadencé qui suit la course du regard. «Contrairement à l’idée reçue, la calligraphie n’est pas un art figé, qui se borne à styliser des éléments répétitifs, souligne l’artiste. Au contraire, il y a du mouvement dans ces tableaux construits autour d’un module initial, lequel se multiplie, s’enchaîne, s’inscrit dans des combinaisons variées, donnant naissance à des tableaux à chaque fois différents. Le mouvement est ici dans le regard que l’on porte sur ces labyrinthes de lettres et de caractères. La question qui se pose alors dans cet art est non pas qu’est-ce que je vois, mais comment je regarde ? »
Samir Sayegh, qui en dépit de cette introduction philosophique affirme « faire un travail sur la forme », aime jouer avec les matières et les supports comme le bois, le plexi, « pour rendre l’abstraction calligraphique paradoxalement palpable ». Il essaye autant que possible d’enlever les verres, «donc les barrières, les voiles», entre l’œuvre et celui qui la regarde. Ces séparations qui empêchent le spectateur de toucher le tableau du bout des doigts, de suivre les circonvolutions des lettres, les angles des mots géométriques, de sentir la peinture s’épaissir par endroits, d’effleurer les points de jonctions entre les différents carrés peints et disposés en damier, et parfois en relief.
Cette ouverture, cette générosité, tirent sans doute leurs racines d’une tradition millénaire de communication. « Les œuvres calligraphiques, explique-t-il, étaient de tout temps plus destinées à la communication visuelle que verbale. Pour ma part, il s’agit de communication avec l’autre, non en racontant une histoire, mais en faisant affluer chez la personne qui regarde – et touche – mes tableaux des sentiments et des impressions. »
Harmonie de couleurs sombres à dominante brune et ocre, stylisation moderne de la composition, spiritualité du langage... les calligraphiques de Samir Sayegh sont un véritable travail d’orfèvre.

Zéna ZALZAL
La galerie Agial (rue Abdel-Aziz) accroche, jusqu’à fin octobre, une quarantaine de tableaux calligraphiques de Samir Sayegh. L’artiste, qui n’est plus à présenter, est un maître dans cet art oriental et abstrait, dont il puise les composantes dans les règles stylistiques ancestrales pour faire des œuvres d’une modernité absolue. Modernes, ces calligraphies à l’acrylique sur...