Samir Frangié parle d’abord de la période paléolithique, 2 millions d’années avant J.-C., au cours de laquelle l’homme primaire utilisait les matraques en bois, en pierre, ainsi que les lance-pierres de toute sorte. Le mésolithique ensuite, avec l’arc et le javelot ; le néolithique, avec les haches, les poignards, les véhicules à roues en bois. Cinq étapes, cinq niveaux, en comptant l’âge de bronze puis l’âge de fer, qui ont, presque naturellement, mené à la poudre, en 1900 avant J.-C. Samir Frangié rappelle que ce sont les Chinois qui ont été les premiers à avoir découvert puis utilisé la poudre. « D’ailleurs les feux d’artifice les plus impressionnants sont tous chinois... » Le général Frangié en arrive ensuite – avant la projection de Conan le barbare – aux ADM, et s’emploie à détailler devant son auditoire les cinq catégories, avec des noms souvent impressionnants de ces armes de destruction massive. Les chimiques d’abord : « Le tabun (ce gaz de combat de la famille des organophosphorés), le sarin, le fossegine, le zoumane, le napalm (de l’essence solidifiée au moyen de palmitate de sodium ou d’aluminium et servant à la fabrication de bombes incendiaires, souvent utilisées au cours de la guerre du Vietnam et plus récemment encore en Irak), le 2.4-D et le 2.4,5-T. » Les biologiques : « L’anthrax, le ricin, le smallpox, la dystérie, le LSD, le viral encephalitis ; le chlostridium, le botulinus, les herbicides, les défoliants, la cyanure de potassium, le typhus, le fingus. » Puis les armes atomiques (il y a 58 ans, Hiroshima et Nagasaki s’embrasaient) ; les bombes à neutron, et enfin, les armes géophysiques : « Pluies artificielles, échauffement de la terre, l’ozone, les ouragans, les tremblements de terre et les activités volcaniques. »
Le général Frangié, qui a signé là une véritable première au sein de la police nationale, et qui est aujourd’hui à la tête de l’académie conjointe (armée-FSI), peut se targuer, au cours des trois années durant lesquelles il l’a dirigée, d’avoir considérablement modernisé le département de la Police technique et scientifique (avec à son crédit, entre autres, la mise sur pied du fichier national des empreintes digitales). Et grâce à sa parfaite connaissance des trois langues, il a, à de très nombreuses reprises, représenté le Liban lors de colloques internationaux organisés par Interpol, ou à l’occasion d’un grand nombre de réunions policières et militaires. « Les armes ? Ce sont elles qui permettent – entre autres – de tisser des liens sociaux entre les peuples et les États », dit ce général pas comme les autres. Il a bien raison. En espérant qu’un jour ces armes-là, ces espèces de liens sociaux, puissent être définitivement enterrées, au profit de moyens un tantinet plus civilisés.
Z.M.
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