Les temps changent. Aujourd’hui, les cow-boys bougent plutôt au ralenti. Ainsi, nos propres défenseurs de l’ordre (moral) et de la loi, nos champions de la gâchette, nos ministres pour ne rien vous gâcher, organisent une Loya Jirga (immense, interminable concertation tribale afghane) chaque fois qu’ils ont un petit projet en tête. Bonjour le rendement rapide. Bonjour, aussi, la légalité.
Entre autres exemples, on peut citer la démarche, identique, de deux piliers du régime, Élias Murr et Karim Pakradouni. Le premier, ministre de l’Intérieur chargé de préparer une nouvelle loi électorale, a tenu à recueillir d’abord l’avis détaillé de 32 (!) formations politiques. Son collègue, maître d’œuvre de la réforme, a sollicité pour sa part les lumières d’une pléiade de sommités. Également pour passer les suggestions au crible et en effectuer une synthèse venant se greffer sur les vues propres au camp lahoudiste.
Cela au nom d’une conception de la démocratie certes louable mais qui constitue en soi un reniement des responsabilités. Et induit, en outre, le grave aveu que la légitimité du système laisse à désirer. Parce que, en principe, la présidence, le gouvernement et le Parlement sont censés disposer d’un mandat du peuple leur enjoignant d’assumer, seuls, toute tâche publique. Résultat des courses, le départ n’est toujours pas donné.
Mais ce retard peut être facilement pardonné. Ricanent les railleurs. Et les bons apôtres. Car, dans un cas comme dans l’autre. La décision. Est ailleurs.
Jean ISSA
*De Jeff Kanew, 1989, avec B.L. et K.D.
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