Immigration - Le ministre canadien préconise l’ouverture et la prudence Ottawa ne cherche pas à favoriser la fuite des cerveaux, indique Coderre

Le ministre fédéral canadien de la Citoyenneté et de l’Immigration, Denis Coderre, en visite au Liban depuis vendredi, a affirmé hier que « le terrorisme ne relève pas d’une nationalité ou d’une religion précise, mais reste l’œuvre d’individus qui ont choisi le mauvais chemin ». « Nous devons œuvrer ensemble pour combattre la violence », a-t-il ajouté.
M. Coderre, qui s’est entretenu, dans la matinée avec le Premier ministre Rafic Hariri, a indiqué que l’un des objectifs de sa visite est de « trouver le juste milieu entre l’ouverture et la prudence », deux éléments qui, selon lui, caractérisent les relations bilatérales entre les deux pays. Le ministre canadien, qui a également rencontré le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a indiqué que ses entretiens ont porté sur les relations entre les deux pays, la situation régionale et la question de l’immigration illégale. À ce sujet, M. Coderre a indiqué qu’il était « important d’établir un plan de travail afin de parvenir à réaliser des objectifs communs dans le cadre la lutte antiterroriste et de l’immigration clandestine ». « Nous voulons être certains qu’il existe un procédé pour émettre des documents de voyage. Les deux pays doivent étroitement collaborer à ce niveau », a-t-il précisé.
La question de la réouverture des bureaux de la compagnie d’aviation canadienne a également été abordée lors des entretiens de M. Coderre avec les responsables libanais. « Nous avons expliqué les raisons de l’interruption des services d’Air Canada. Le président du Conseil a proposé des solutions que je transmettrai à mon gouvernement », a ajouté le ministre, en précisant que cette décision est motivée par des considérations sécuritaires. Plus tard dans la soirée, M. Coderre devait donner une conférence sur le thème de l’immigration au Canada devant un parterre de personnalités politiques et de Canadiens d’origine libanaise. Affirmant que son pays « ne cherche pas à favoriser une fuite des cerveaux du Liban, mais plutôt à partager avec lui le savoir et les compétences, de manière à profiter aux deux pays », le ministre a souligné que l’immigration est le moteur du développement.
Sur ce plan, la politique canadienne vise à encourager les échanges d’étudiants et de main-d’œuvre afin de parvenir à un certain équilibre qui puisse favoriser le développement et les investissements, a-t-il dit.
« Nos frontières sont ouvertes à tous ceux qui le veulent, sauf à ceux qui ont des intentions cachées » , a ajouté M. Coderre, en insistant sur la nécessité pour les immigrés de respecter le système en place et les lois en vigueur. Selon lui, le Libanais qui arrive au Canada doit œuvrer à travailler dans son domaine d’expertise et non dans un autre secteur.
À la question de savoir si les portes de l’immigration au Canada n’ont pas été fermées après les attentats du 11 septembre, le responsable canadien a répondu qu’il s’agit de trouver « le juste milieu entre l’ouverture et la prudence », soulignant que son « devoir consiste précisément à surveiller les frontières » et à s’assurer que cet équilibre est bien respecté. « Nous devons en outre protéger ceux qui débarquent avec leurs rêves au Canada en les prévenant contre le danger de tomber entre les mains de certains vautours qui leur vendent des illusions », a ajouté M. Coderre en allusion aux escrocs qui soutirent aux Libanais de l’argent moyennant des papiers d’immigration. « À cette fin, nous allons mettre sur pied un comité spécialisé qui sera chargé d’enquêter sur ces bureaux qui opèrent de manière illégale », a-t-il conclu.