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Télécommunications - Hausse des prix des liaisons locales, réduction du coût d’achat des lignes et des abonnements Internet Baisse de 35 % des tarifs des communications internationales dès le 1er juillet

Une baisse de 35 % des tarifs des communications téléphoniques internationales, à partir des lignes fixes et cellulaires, entrera en vigueur dès le 1er juillet. C’est ce qu’a indiqué à L’Orient-le Jour le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, qui a par ailleurs précisé que cette baisse se situait dans le cadre d’une stratégie globale de réajustement de l’ensemble des prix de la téléphonie fixe. Ce réajustement, prévoyant cinq mesures, dont notamment l’augmentation du tarif des communications locales de 40 à 49 LL la minute et l’uniformisation de l’abonnement téléphonique à 20 000 LL par mois (au lieu de 12 000 LL pour les particuliers), sera soumis demain jeudi au conseil des ministres.
La réduction des tarifs des communications internationales dont bénéficiera directement le client local est la troisième réduction tarifaire en l’espace de deux ans et demi, et concernera tant les communications de jour que celles de nuit. En effet, remarque Jean-Louis Cardahi, « il est impératif de suivre la baisse au niveau du marché international, afin d’inciter les consommateurs à rester dans le système légal ». « Cette baisse sensible, souligne-t-il, qui rendra concurrentiels les tarifs internationaux, poussera les gens à la consommation, tout en permettant de mettre fin aux activités des bureaux illégaux encore opérationnels. » Non seulement les tarifs pratiqués seront bien en deçà de ceux que réclament ces bureaux illégaux qui ne passent pas par les centraux de l’État, mais la qualité des communications internationales légales, qui passent par les câbles en fibres optiques, sera nettement supérieure.

Le nombre d’appels
de l’étranger en hausse
Une seconde mesure prise par l’État est la baisse successive des prix interopérateurs (entre l’opérateur à l’étranger et le ministère des Télécommunications). Si cette mesure n’a aucun effet direct sur le consommateur libanais qui appelle l’étranger, elle a permis de réduire les tarifs des communications en provenance de l’étranger, donnant ainsi la possibilité aux familles d’émigrés de contacter leurs proches au Liban à des tarifs préférentiels. Cette baisse des prix entre opérateurs était nécessaire pour permettre au Liban d’être agréé par le régulateur américain FCC et de pouvoir signer des accords directs avec des opérateurs sur la plateforme américaine. Une mesure qui a non seulement écarté du marché de nombreux opérateurs illégaux, mais aussi amélioré la qualité des communications rentrantes ; communications qui représentent plus des deux tiers du trafic des communications internationales du pays.
« Adopter cette mesure n’était pas évident », précise le ministre des Télécommunications, car de nombreux pays de la région, notamment la Syrie et la Jordanie, pratiquaient des prix plus élevés. « Mais il devenait urgent de le faire car nous perdions une importante part de marché, l’essentiel du trafic des communications passant par les États-Unis », note-t-il.
« C’est à ce seul prix que l’on pourra être compétitif », remarque Jean-Louis Cardahi, ajoutant que les tarifs préférentiels ainsi que la bonne qualité des connexions augmenteront le volume des communications internationales et encourageront les entreprises étrangères à s’installer au Liban. « Le résultat est d’ailleurs probant », lance-t-il. En effet, depuis la baisse des tarifs interopérateurs, les communications en provenance de l’étranger ont augmenté de 13 millions de minutes à plus de 50 millions de minutes d’appels par mois, dépassant les statistiques de l’Union internationale des télécommunications, qui estiment le trafic rentrant entre 40 et 45 millions de minutes d’appels par mois. Cette augmentation du volume ne peut que profiter à l’État. Ce dernier récupère en effet, en devises étrangères, 50 % des recettes des opérateurs étrangers canalisant les appels vers le Liban, ce qui compense ainsi la baisse des prix et équilibre l’ensemble des recettes.

Encourager l’acquisition d’une seconde ligne
Abordant par ailleurs la stratégie globale de réajustement des tarifs suivie par le ministère des Télécommunications, selon la stratégie de balance tarifaire, le ministre a observé que cette dernière s’appliquait non seulement à l’ensemble du trafic des communications internationales, mais aussi aux communications locales.
Si certaines mesures de tarification ont déjà été appliquées, d’autres attendent le décret ministériel qui sera soumis demain au Conseil des ministres pour leur mise en vigueur.
La baisse des tarifs des liaisons internationales à l’intention des fournisseurs d’accès Internet a déjà été mise en application. Ceux-ci paient désormais les deux mégabits 16 000 dollars au lieu de 28 000 dollars par mois. Mesure qui leur permet d’avoir plus de capacités et de maintenir un tarif client plus bas. De même, depuis le 1er février 2003, des paquets de tarifs Internet sont en vigueur. (À titre d’exemple, les 25 heures sont à 18 000 LL et les 50 heures à 35 000 LL.)
Certaines mesures qui ont été approuvées par le Parlement lors du vote du budget 2003 attendent cependant un décret du Conseil des ministres. En effet, le tarif des communications locales sera majoré de 40 LL à 49 LL la minute et l’abonnement mensuel des particuliers passera de 12 000 à 20 000 LL, alors que celui des institutions, initialement de 20 0000 LL, restera inchangé, par souci d’uniformisation. Cela, en raison du fait que nombre de sociétés utilisent des lignes inscrites au nom de particuliers. Quant au tarif d’acquisition d’une ligne téléphonique, il baissera de 420 000 à 210 000 LL.
Par ailleurs, poursuit le ministre, le tarif d’acquisition d’une ligne dédiée à Internet sera réduit de 420 000 à 50 000 LL. De même, l’abonnement à Internet passera de 12 000 LL à 5 000 LL par mois. Car, précise M. Cardahi, « nous sommes soucieux d’encourager les gens à avoir une deuxième ligne dédiée à Internet et de promouvoir le réseau câblé, par lequel passe l’ensemble de l’information ».
« L’approbation de ce décret est essentielle, remarque le ministre Cardahi, car il permettra d’appliquer le système de la balance tarifaire. » Et de préciser que ce décret impliquera aussi la mise en vigueur du système des télécartes, cartes à puce pour les téléphones publics, de même que la carte prépayée Kalam, utilisable sur le réseau fixe à domicile. « Ces cartes, actuellement en période de test, a précisé le ministre, seront commercialisées dès que le décret sera voté. De même, pour pallier l’augmentation du tarif de l’abonnement, il est question de donner gratuitement à l’usager une série de services qu’il paie actuellement. » L’objectif du ministère des Télécommunications, selon les propos de Jean-Louis Cardahi, a été atteint à plus de 90 %. Certes, l’effort doit être permanent car plus le volume des communications internationales augmente, plus il sera aisé d’en compenser les pertes et d’en baisser les prix à l’avenir.
Mais cette baisse de tarifs exige des sacrifices, notamment l’augmentation du coût des communications locales. Une mesure qui ne sera certes pas du goût de l’ensemble des abonnés.

Anne-Marie EL-HAGE
Une baisse de 35 % des tarifs des communications téléphoniques internationales, à partir des lignes fixes et cellulaires, entrera en vigueur dès le 1er juillet. C’est ce qu’a indiqué à L’Orient-le Jour le ministre des Télécommunications, Jean-Louis Cardahi, qui a par ailleurs précisé que cette baisse se situait dans le cadre d’une stratégie globale de réajustement...