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Liban-USA - Beyrouth prêt à une coopération totale avec Washington dans le cadre d’une paix globale au P-O La neutralisation du Hezbollah sur l’agenda de Colin Powell aujourd’hui à Baabda

Le Liban officiel s’apprête aujourd’hui à accueillir le secrétaire d’État américain, Colin Powell, qui a finalement inscrit Beyrouth dans son périple méditerranéen. Il s’agit de la deuxième visite de M. Powell dans ce pays, après celle effectuée en avril 2002, lorsqu’il était venu demander aux autorités libanaises de contraindre le Hezbollah à observer la plus stricte retenue à la frontière libano-israélienne, pendant que l’armée de l’État hébreu assiégeait le quartier général du président palestinien, Yasser Arafat, et menait des opérations militaires dans l’ensemble de la Cisjordanie. Cette fois-ci, il ne semble plus être question de simple « retenue » dans la liste des exigences américaines à l’égard de la Syrie et du Liban, mais bien de « démantèlement » du Hezbollah, à en croire notamment les propos tenus par la conseillère du président George W. Bush, Condoleezza Rice, dans une interview publiée hier par le quotidien israélien Yediot Aharonot. « Nous réclamons à la Syrie, à chaque fois que nous en avons l’occasion, de ne plus appuyer le terrorisme, de démanteler le Hezbollah, de fermer les quartiers généraux des groupes terroristes à Damas et d’écarter la menace que font peser sur Israël les roquettes au Liban-Sud », a déclaré Mme Rice. Un ancien ministre libanais, interrogé par l’AFP, n’attribue pourtant pas au secrétaire d’État des visées aussi radicales. « Powell vient soumettre à la Syrie (et donc au Liban) trois exigences, non négociables et prioritaires : ne pas s’ingérer dans les affaires irakiennes, ne pas faire obstruction au processus de paix israélo-palestinien et éloigner le Hezbollah de la frontière libano-israélienne », a-t-il estimé. Certes, il y a une différence fondamentale entre « démantèlement » et « éloignement de la frontière ». Mais, concrètement, dans les deux cas, c’en serait fini du rôle « régional » attribué au Hezbollah. Pour ce qui est de la présence militaire syrienne au Liban, un ténor de l’opposition chrétienne antisyrienne paraît convaincu qu’elle ne serait pas à l’ordre du jour dans l’immédiat. « À terme, Damas devra évacuer le Liban. Mais auparavant, la Syrie devra y faire le ménage : désarmer le Hezbollah, mettre au pas les formations politico-militaires palestiniennes retranchées dans les camps de réfugiés et neutraliser les fondamentalistes sunnites », relève-t-il. Pour cet opposant, spécialiste des relations internationales, « la Syrie peut espérer un répit si elle obtempère, bien que les néoconservateurs, très influents au sein de l’Administration américaine, soient peu enclins à un marchandage avec un pays qu’ils accusent de soutenir le terrorisme ». « Les dirigeants syriens ont misé sur un enlisement américain en Irak et ils devront payer le prix de leur pari perdu », ajoute-t-il. Un député prosyrien croit fermement, pour sa part, que « le pragmatisme américain prévaudra et qu’il débouchera sur un nouveau modus vivendi avec le régime syrien, désireux de s’entendre avec Washington pour assurer sa survie ». « La chute du régime syrien porterait au pouvoir les fondamentalistes sunnites et serait source de déstabilisation dans la région », prévient-il. Du côté des autorités libanaises, on indique ignorer jusqu’ici quelle forme prendront les demandes que doit formuler ce samedi M. Powell. Tout comme d’ailleurs le ton sur lequel elles seront formulées. Des sources bien informées, citées par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, rapportent à cet égard des propos tenus par un responsable qui souligne que si le secrétaire d’État venait à Beyrouth avec l’intention d’ouvrir un dialogue avec le Liban sur des dossiers brûlants intéressant ce pays et la Syrie, il rencontrerait chez les dirigeants libanais une volonté de « coopérer pour parvenir à des solutions positives servant les intérêts d’une paix juste, globale, durable et équilibrée ». Dans le cas contraire où M. Powell transmettrait des exigences non négociables et sur un ton relevant de l’avertissement, poursuit ce responsable qui a requis l’anonymat, cela serait jugé « embarrassant » par les autorités libanaises qui mettraient l’accent sur la nécessité d’un examen approfondi de ces demandes et de concertations à ce sujet avant de pouvoir y répondre. Le problème, note ce responsable, c’est que les demandes américaines, telles que formulées par Mme Rice ou d’autres membres de l’Administration américaine, risquent de provoquer une explosion au Liban. C’est pourquoi Washington devrait, selon lui, traiter la question calmement, en prenant en compte l’équation locale et régionale. Toujours est-il que Beyrouth a tenté d’ébaucher un certain nombre de réponses aux exigences américaines, quelle que soit la manière dont elles seront formulées. Les responsables libanais diront notamment au secrétaire d’État que la mission du Hezbollah s’achèverait automatiquement dès que la dernière partie du territoire libanais sous occupation serait libérée. Ils iront même jusqu’à suggérer qu’un démantèlement du parti serait possible, mais uniquement en liaison avec le processus de paix. Sur cette question, on s’attend à ce que M. Powell remette officiellement au chef de l’État, Émile Lahoud, une copie de la « feuille de route » mise au point par le quartette (États-Unis, Union européenne, Russie, Onu). Le secrétaire d’État entendra de la bouche des dirigeants libanais leurs réserves au sujet notamment de l’absence dans ce document de toute mention du sort réservé aux réfugiés palestiniens. Attendu en milieu de journée en provenance de Damas, M. Powell sera accueilli à l’AIB par son homologue libanais, Jean Obeid. Il se rendra par la suite au palais de Baabda, où il rencontrera le chef de l’État, Émile Lahoud, le Premier ministre, Rafic Hariri, le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi que M. Obeid. À l’issue des discussions, le secrétaire d’État tiendra une conférence de presse d’une quinzaine de minutes avant de quitter le Liban. En tout, sa visite ne devra pas dépasser les deux heures. Cette visite a été hier au centre d’un entretien au Grand Sérail entre le chef du gouvernement et l’ambassadeur des États-Unis, Vincent Battle. M. Hariri devait également s’entretenir avec l’ambassadeur de France, Philippe Lecourtier.
Le Liban officiel s’apprête aujourd’hui à accueillir le secrétaire d’État américain, Colin Powell, qui a finalement inscrit Beyrouth dans son périple méditerranéen. Il s’agit de la deuxième visite de M. Powell dans ce pays, après celle effectuée en avril 2002, lorsqu’il était venu demander aux autorités libanaises de contraindre le Hezbollah à observer la plus...