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Actualités - OPINION

L'Olympe et la géhenne

On se laisse prendre aux Jeux. Comme ils se déroulent cette année au diable vauvert, couleur d’Australie, nuits blanches pour les suivre. Citius, Altius, Fortius. Dis donc, c’est quoi ça ? C’est Didon, le père Henri Didon, dominicain, qui a inventé cette formule, il y a un siècle. Les réguliers ont toujours eu le sens des devises fortes. Et de fait, Plus vite, Plus haut, Plus fort, vers le fric, le flouze, le pèze si lourd. En médailles d’or, d’argent ou de bronze, toutes espèces sonnantes et trébuchantes. Le sport c’est le geste, le sport c’est la geste, le sport c’est la santé. Ou plutôt, c’était. Aujourd’hui, le sport est malade et les sportifs encore plus. Au dernier Tour de France, 47 % des coureurs ont justifié les substances prises par des rapports médicaux d’asthme. Des souffreteux, des mal respirants qui se tapent des étapes de deux cents kilomètres au rythme minimum de quarante à l’heure. Plus vite, Plus haut, Plus fort que les paralympiques. Mais revenons à nos moutons de Sydney. Le spectacle, le vedettariat, le bluff arrogant piteusement démasqué par les fuites, les abandons. Ça va les chevilles ? Non justement, ça ne va pas, ça ne va plus. Pour les seules épreuves de mercredi, on a pu compter dix-sept claquages en piste. Flo-Jo, reine de la cendrée, paix à vos cendres. Le danger du sport-spectacle, c’est ce scandale qui éclate en direct. Comment peut-il en être autrement quand le prince de Mérode claironne, au nom du CIO, que 301 contrôles antidopage sont prévus au programme. Soit moins de 3 %, pour les 11 000 athlètes en Jeux. L’effort reste cependant appréciable au regard de cette triste vérité à la Seattle : le Comité olympique lui-même, qui ne comprend pas que de nobles âmes, est gangrené par la corruption jusqu’à la moelle. Il n’est pas étonnant dès lors que les disciplines s’ouvrent les unes après les autres aux professionnels et aux sponsors, ces rapaces pour qui le fair-play chanté par Coubertin n’est plus qu’une vague notion naïve du passé. Alors, l’esprit olympique d’amateurisme chevaleresque disparu à tout jamais ? Mais non, même s’il devient rare, on en décèle encore quelques traces. Sans même aller loin, bien que, dit-on, l’église proche ne guérit pas. On peut de la sorte tirer son chapeau (de cardinal) aux évêques maronites de chez nous. La politique n’est pas leur métier. Mais nécessité faisant loi, ils en font à l’occasion leur profession. De foi.
On se laisse prendre aux Jeux. Comme ils se déroulent cette année au diable vauvert, couleur d’Australie, nuits blanches pour les suivre. Citius, Altius, Fortius. Dis donc, c’est quoi ça ? C’est Didon, le père Henri Didon, dominicain, qui a inventé cette formule, il y a un siècle. Les réguliers ont toujours eu le sens des devises fortes. Et de fait, Plus vite, Plus haut,...