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Actualités - REPORTAGES

Au hasard d'une lettre (photos)

C’est à l’architecte Georges Arbid que l’équipe des restaurateurs de Saint-Louis doit d’avoir retrouvé une trace de l’architecte qui a tracé les premiers plans de l’église. Au cours de sa spécialisation aux USA au célèbre MIT, Arbid a rencontré un professeur féru d’architecture orientaliste. Ce dernier lui a fait part de ses recherches et lui a confié une lettre écrite par Edmond Duthoit, un jeune architecte français, à ses proches lors de son débarquement à Beyrouth en 1862. On peut y lire : «Je suis donc en Asie, en Terre sainte, c’est vraiment comme un rêve. J’ai la tête pleine comme après une séance de dix heures à l’exposition des beaux-arts». E.D., on le comprend à travers des lettres précédentes, accompagne la mission archéologique de Melchior de Vogüé : «Il est le fondateur des écoles d’orient et je dois l’accompagner dans son inspection des dites écoles (…) je ne sais si j’ai eu le talent de lui plaire comme il m’a plu, mais je fais tout ce qu’il dépend de moi pour cela». Plus tard : «Je fais le projet et les dessins pour l’exécution d’une église qui dépend de l’orphelinat français. Une assez grande église, ma foi, 32 m de long sur 17 de large (…) je me suis efforcé d’en faire un monument du pays, je me suis inspiré de la manière de construire propre au pays, des différents modes d’ornementation de sorte que, bien qu’en principe mon œuvre soit éminemment romaine, elle a un cachet d’originalité arabe qui a séduit bien du monde ici. (…) C’est une petite pique d’amour-propre que de pouvoir dire plus tard : J’ai laissé un monument sur cette terre lointaine». Mais il y reviendra en 1864 pour constater : «Beyrouth est toujours une jolie ville brillante de santé et de vie. Des milliers de jolies habitations naissent chaque année au milieu de jardins ravissants. Mais tu me croiras sans doute, mon premier regard ne fut pas pour toutes ces nouvelles bâtisses. À peine débarqué, je courus directement à l’Église des capucins». «Quelle déception ! C’est construit en dépit du bon sens et je n’ai certes pas à me vanter d’avoir été pour quelque chose dans la conception de cette église. Le pères capucins paraissent si contents de leur œuvre qu’il n’y a pas à essayer de leur démontrer leurs erreurs !». Commentaire de l’équipe actuelle de restauration : M. Duthoit ne fait en réalité qu’exprimer sa déception de ne pas avoir vu ses plans respectés à la lettre. À part quelques grossièretés (colonnes trop grosses, style plus européen qu’oriental), le résultat final était loin d’être catastrophique !
C’est à l’architecte Georges Arbid que l’équipe des restaurateurs de Saint-Louis doit d’avoir retrouvé une trace de l’architecte qui a tracé les premiers plans de l’église. Au cours de sa spécialisation aux USA au célèbre MIT, Arbid a rencontré un professeur féru d’architecture orientaliste. Ce dernier lui a fait part de ses recherches et lui a confié une...