Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

A Damas, la foule hurle sa douleur(photo)

La route Beyrouth-Damas est particulièrement obscure, mais sûrement pas déserte. Par dizaines, qui dans des minibus, qui dans des cars, ou même dans des camions, les Syriens, simples citoyens, rentrent au pays pour rendre un dernier hommage à leur président disparu. Quelques heures à peine se sont écoulées depuis l’annonce du décès de Hafez el-Assad, que déjà les drapeaux noirs du deuil sont visibles aux barrages militaires, sur la route qui mène à la capitale syrienne. Les soldats ou les agents des services de renseignements en civil sont visiblement accablés. À la frontière, côté syrien, un jeune homme, en treillis, le kalashnikov sur les genoux, la tête basse, sanglote doucement. Les formalités sont rapidement expédiées dans un silence inhabituel, rompu soudain par la voix d’un muezzin, sortie d’une radio, et qui psalmodie la prière aux morts. Les douaniers se figent puis nous font signe de passer. C’est de nouveau l’obscurité, trouée par les phares des voitures et ceux de la longue file de cars qui se dirigent vers Damas. Soudain, ce sont les lumières de la ville, où, dans les rues, les gens, rassemblés devant leurs maisons, par petits groupes, discutent à voix basse. Place des Omeyyades, il y a la foule, de laquelle montent des clameurs de douleur. Des milliers de personnes sont accourues sur cette place proche de l’hôpital Chami où avait été transférée la dépouille mortelle du chef de l’État disparu. Devant l’hôtel Sham Palace, des taxis déversent déjà les nombreux journalistes, dépêchés dans la capitale syrienne. Il est déjà deux heures du matin, mais des cortèges de voitures, longs de plusieurs dizaines de véhicules, affichant les portraits du président défunt, circulent encore dans les rues adjacentes à l’hôpital, leurs occupants hurlant des slogans à la gloire de Bachar. À l’évidence, la transition est déjà bien entamée. Le roi est mort, vive le roi ?
La route Beyrouth-Damas est particulièrement obscure, mais sûrement pas déserte. Par dizaines, qui dans des minibus, qui dans des cars, ou même dans des camions, les Syriens, simples citoyens, rentrent au pays pour rendre un dernier hommage à leur président disparu. Quelques heures à peine se sont écoulées depuis l’annonce du décès de Hafez el-Assad, que déjà les drapeaux noirs du...