Voile - Transat anglaise Ellen McArthur en tête

Alors que Francis Joyon sur Eure-et-Loire garde la tête de la flotte des multicoques dans la transat anglaise Plymouth-Newport, Ellen McArthur sur Kingfisher est désormais aux commandes chez les monocoques. Une belle performance pour la jeune Anglaise qui effectue sa première course en solitaire sur son bateau tout neuf. «La plus grande surprise de cette course est mon classement. Je suis heureuse d’être en tête, mais c’est difficile à gérer moralement car cela fait peser davantage encore de pression sur mes épaules. J’étais nerveuse avant le départ à l’idée de disputer ma première course avec mon bateau et je n’arrive pas à me détendre. C’est plus stressant que ce que j’imaginais», a commenté Ellen McArthur. «J’espère continuer comme ça, mais la route est encore longue et je sais que la stratégie météo n’est pas mon point fort car j’ai encore beaucoup à apprendre. Je doute encore souvent des choix que je fais», a ajouté la navigatrice. Toujours est-il que pour l’instant, elle mène le jeu devant Roland Jourdain (Sill Beurre Le Gall) et Michel Desjoyeaux (PRB). Chez les multicoques, Francis Joyon est toujours en tête devant Alain Gautier (Foncia) et Franck Cammas (Groupama). Ce dernier a fait une belle remontée hier en passant de la cinquième à la troisième place. Philippe Monnet a battu hier le record du tour du monde à l’envers Le navigateur solitaire Philippe Monnet a battu hier le record du tour du monde à la voile sans escale et contre vents et courants dominants, en franchissant à 11h 50 min 32 sec (09h 50 min 32 sec GMT) la ligne entre Ouessant et le cap Lizard, pointe ouest de l’Angleterre. Philippe Monnet, 41 ans, était parti le 9 janvier de Brest avec son monocoque de soixante pieds open Uunet pour ce tour du monde dans le sens est-ouest, l’une des épreuves les plus difficiles au monde pour un navigateur. Il a passé la ligne fictive qui bouclait son exploit sous un grand rayon de soleil après avoir connu une dernière journée de navigation difficile, ayant dû louvoyer entre les routes maritimes des cargos, avec un vent de force 7 (50 à 60 km/h) et une mer particulièrement dure. Le temps officiel de sa traversée est de 151 jours, 19 heures et 54 minutes soit dix jours de moins que le record établi par le Britannique, Mike Golding en 1993, qui avait fait ce tour du monde à contresens en 161 jours, 16 heures et 34 minutes. Il a été accueilli au passage même de la ligne par sa mère, sa famille et sa compagne, venues en vedette à sa rencontre, à 50 km environ du port de Brest où le marin est attendu dans l’après-midi. Le bateau de son ami, le navigateur Olivier de Kersauson, l’attendait également pour saluer la performance, ainsi qu’une dizaine de vedettes de presse. «Les organisateurs annoncent 10 000 personnes sur les pontons pour accueillir le navigateur, qui n’a pas touché l’élément stable», selon ses propres termes depuis cinq mois, et a «mangé de la merde en vivant comme un Ostrogoth à bord» durant tout ce temps. Mais cet amoureux de l’extrême n’en est pas à son premier record. Détenteur du record du parcours New York-San Francisco par le Cap Horn et de la Route de la soie Hong Kong-Londres en solitaire, l’enfant de la Clusaz (Haute-Savoie) a également remporté le Dakar en auto, en 1992 comme copilote-navigateur de Hubert Auriol, puis en 1999 aux côtés de Jean-Louis Schlesser. Il a mis six ans à trouver les financements de ce grand projet de course autour du monde et trois ans pour le mener à bien.