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Actualités - REPORTAGES

Syrie - Bachar el-Assad promu général et nommé commandant en chef de l'armée Un leg difficile, mais une succession quasi certaine (photos)

La brutale disparition du président Hafez el-Assad, emporté samedi dernier par une crise cardiaque, laisse à son dauphin désigné une lourde succession, complexe et pleine d’embûches. Le chef de l’État défunt lègue, en effet, à son fils Bachar, officiellement désigné hier par les hautes instances du parti Baas au pouvoir comme candidat à la magistrature suprême, trois chantiers qu’il n’avait pas eu le temps de mener à terme. D’abord, les négociations de paix avec Israël qui, malgré d’âpres marchandages tout au long de ces dernières années et en dépit d’un timide espoir d’ouverture les derniers jours qui ont précédé le décès, demeurent toujours aussi incertaines. Plus incertaines que jamais, puisqu’un autre chantier, tout aussi inachevé, celui de la transition que le chef de l’État disparu avait entamée en douceur en nommant une nouvelle équipe gouvernementale sous le signe du renouveau et des réformes, devra désormais être mené tambour battant pour éviter les éventuels dérapages. Également inachevé, la campagne anticorruption qui avait démarré sur les chapeaux des roues avec l’inculpation de l’ex-Premier ministre Mohammad al-Zohbi et qui avait mené au suicide de ce dernier. Cette lutte était destinée en fait à débroussailler la voie devant Bachar et asseoir son pouvoir et ses orientations libérales après le décès de son père. Ce processus de mise à l’écart de la vieille garde avait d’ailleurs commencé en 1998. Un des prémices fut la prise en charge par Bachar el-Assad d’un dossier complexe, celui du Liban, auparavant détenu par un des plus anciens caciques du régime, le vice-président Abdel-Halim Khaddam. Un dossier libanais qui devient hautement compliqué avec le retrait – considéré comme incomplet – des troupes israéliennes qui occupaient le Liban-Sud. Les aléas cachés À tous ces chantiers laissés en plan, viennent se greffer les aléas cachés qui peuvent surgir à tout moment dans une région en pleine mutation. Avec ce qu’elle comporte de composantes actives, notamment iraniennes et irakiennes, sans compter les calculs stratégiques d’une Turquie, alliée traditionnelle des États-Unis et prétendante assidue à un siège au Conseil de l’Europe. Cependant, estime-t-on dans les cercles politiques bien renseignés de Damas et en dépit de tous ces obstacles, la succession ne devrait pas poser de problèmes majeurs et devrait être conclue normalement et rapidement au profit du prétendant désigné. En effet, précise-t-on, le premier écueil a été franchi dans la foulée de l’annonce du décès de l’ancien chef de l’État, lorsque le Parlement a amendé, samedi dernier, la Constitution syrienne, abaissant notamment à 34 ans l’âge d’éligibilité à la présidence. Les autres signes positifs, poursuit-on, résident dans la promotion de Bachar el-Assad au grade de général et sa désignation au poste de commandant en chef de l’armée. Les deux décrets ont été signés par Abdel-Halim Khaddam, qui assure depuis hier la présidence par intérim de la République. Il convient également de noter la décision de ne pas retarder la réunion du Congrès du Baas, prévue initialement pour le 17 juin. Les congressistes sont appelés à élire les nouvelles instances du parti et entériner le choix de Bachar comme successeur officiel. Ce choix devra être soumis par la suite au verdict populaire par le biais d’un référendum. Les observateurs dans la capitale syrienne indiquent à ce propos qu’un vote populaire favorable est pratiquement acquis et ne devrait pas poser problème. Le peuple syrien, avance-t-on, a bénéficié sous le règne du président Assad d’une exceptionnelle stabilité de plus de trente ans. De plus, en prévision d’un accord de paix que certains milieux estiment irréversible, mais dont la conclusion est plus que jamais délicate, et face au défi de la mondialisation qui nécessite des réformes profondes pour accompagner les nouvelles technologies, Bachar el-Assad, selon ces observateurs, représente le seul choix de continuité, de stabilité et d’ouverture. Mais plus lapidaire a été la formule d’un vieux diplomate arabe en poste depuis longtemps sur les bords du Barada : Les Syriens, dit-il, et surtout la jeune génération d’entre eux, n’ont pas envie de revenir à l’atmosphère trouble des années cinquante, quand «celui des officiers qui se levait le premier de son lit s’arrogeait le droit de s’emparer du pouvoir».
La brutale disparition du président Hafez el-Assad, emporté samedi dernier par une crise cardiaque, laisse à son dauphin désigné une lourde succession, complexe et pleine d’embûches. Le chef de l’État défunt lègue, en effet, à son fils Bachar, officiellement désigné hier par les hautes instances du parti Baas au pouvoir comme candidat à la magistrature suprême, trois chantiers...