Hoss insiste sur la coopération avec l'ONU mais reste intransigeant sur Chebaa

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a réaffirmé hier l’attachement du Liban à la récupération des hameaux de Chebaa, tout en laissant entendre que Beyrouth n’entend pas exploiter ce dossier et retarder ainsi le retrait israélien du Liban-Sud. «Les hameaux de Chebaa font incontestablement partie du territoire libanais et nous n’avons aucune intention de les abandonner. Nous continuerons de les réclamer et d’appeler au retrait israélien de ce secteur. Mais nous ne nous poserons pas en obstacle devant un retrait israélien du reste des régions du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest», a déclaré le chef du gouvernement avant d’affirmer : «Nous coopérerons sans limite avec la force internationale pour garantir un retrait israélien total des régions occupées jusqu’aux frontières internationalement reconnues, tracées en 1923 par les deux forces mandataires, française et britannique, et qui ont été confirmées en 1949 dans le cadre de la convention d’armistice». Pour M. Hoss, «il est tout à fait normal que nous coopérions avec l’Onu pour libérer notre terre tout en nous réservant le droit de récupérer (ultérieurement) les hameaux de Chebaa». Il a mis l’accent sur l’attachement du Liban à la «légalité internationale et à la mise en application des résolutions internationales». «Il n’est pas question de dévier de cette ligne», a-t-il ajouté. Après avoir rappelé que le Liban a saisi le Conseil de sécurité d’une plainte à la suite de la mort, lundi, de quatre civils dans des bombardements israéliens, le chef du gouvernement a appelé cette instance à «assumer ses responsabilités vis-à-vis des crimes commis par l’ennemi israélien pour entacher la victoire enregistrée par le peuple libanais». M. Hoss, qui reçoit régulièrement des rapports sur l’évolution de la situation au Liban-Sud, a par ailleurs mis l’accent sur «la nécessité de rassurer la population dans les zones libérées et de lui assurer les services dont elle a besoin, notamment dans le domaine médical, afin de parer aux urgences». Dans l’après-midi, le Premier ministre devait recevoir l’ambassadeur de France, M. Philippe Lecourtier, avant de tenir au Sérail une série de réunions consacrées aux préparatifs en cours pour prendre en charge les régions évacuées par les Israéliens. Dans la matinée, M. Hoss a tenu une réunion avec le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, avec qui il a passé en revue les mesures envisagées au niveau de chaque département pour répondre aux besoins des habitants des localités évacuées par les Israéliens. M. Hoss a aussi pris contact avec le CICR pour lui demander d’intervenir afin de garantir la sécurité de tous les détenus de Khyam, libérés hier, avant de s’entretenir avec le président de la Caisse des déplacés, M. Chadi Massaad, au sujet de l’aide que cet organisme peut fournir aux populations déplacées de la bande frontalière, afin de faciliter leur retour dans leurs foyers.