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Actualités - OPINION

La main de la mariée

N’en déplaise aux commères du quartier, dont on rapporte si fréquemment les abjects ragots à ma digne moitié, Mademoiselle Tartempion n’est pas ma fille. C’est du reste à regret que j’en conviens et le proclame à qui de droit. En proposant hic et nunc un test ADN en non-reconnaissance de paternité. Pour éviter de finir exhumé après mon temps, comme un sous-Yves Montand. Dès lors, si d’aventure un godelureau, abusé par la ressemblance et par la rumeur publique, venait à me demander la main de cette charmante enfant, je serais bien en peine de la lui accorder. Mais pour le consoler, je lui préciserais que je ne puis non plus la lui refuser. Et je pousserais, pour n’avoir pas dû lui faire un cadeau empoisonné, un big soupir de soulagement. Avec une pensée contristée mais corrosive pour l’un de nos augustes mentors, récemment tombé, faute d’avoir su glisser, sur une semblable peau de banane. J’ai nommé le doctoralissime professeur Sélim Hoss. Dont l’autorité parentale ou patriarcale s’arrête très exactement, en matière sociojudiciaire, au seuil du Parlement. Seule institution autorisée à accorder une amnistie collective, le droit de grâce individuelle appartenant au chef de l’État (alinéa 9 de l’article 53 de la Constitution, loi du 21 septembre 1990). Le chef du gouvernement garde sans aucun doute le droit, et même le devoir, d’exprimer un point de vue, négatif ou positif, au sujet d’une requête d’amnistie. Il ne peut cependant la rejeter, au niveau de l’Exécutif, sans qu’il y ait eu débat en Conseil des ministres. Et même alors, la réponse finale appartient à l’Assemblée des honorables pairs. De la mariée, qu’elle soit en blanc ou en foncé.
N’en déplaise aux commères du quartier, dont on rapporte si fréquemment les abjects ragots à ma digne moitié, Mademoiselle Tartempion n’est pas ma fille. C’est du reste à regret que j’en conviens et le proclame à qui de droit. En proposant hic et nunc un test ADN en non-reconnaissance de paternité. Pour éviter de finir exhumé après mon temps, comme un sous-Yves...