Brigit Breuel, une "dame de fer" allemande aux commandes

Le commissaire général de l’Exposition universelle de Hanovre, Birgit Breuel, est une «dame de fer» à l’allemande, convaincue comme l’ancien Premier ministre britannique Margaret Thatcher des bienfaits du libéralisme et dotée comme elle d’une énergie à toute épreuve. Sa devise, elle l’affiche en toutes lettres sur son bureau : «Je sais ce qui ne va pas». Pour elle, il n’y a pas de problème, mais une infinité de solutions et l’Expo-2000 ne lui fait pas peur. Elle assure à quelques semaines de l’ouverture «dormir extrêmement bien». Convaincue de l’importance de sa mission, Birgit Breuel se dit fière de travailler en faveur «d’une nouvelle approche de la vie, chez soi et au travail, dans le siècle à venir». Elle répète à l’envi que cette manifestation ne doit pas avoir des allures de salon industriel, mais qu’elle devra montrer les problèmes de développement dans le monde et illustrer le nouveau rôle de l’Allemagne dans le concert des nations. Native de Hambourg (nord), elle y a étudié les sciences politiques, cursus qu’elle poursuivra à Oxford et Genève. Elle entre en politique en 1966, dans l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Candidate malheureuse aux élections législatives fédérales, elle accepte en 1978 dans l’État régional de Basse-Saxe le poste de ministre de l’Économie, avec la ferme intention «d’y mettre en pratique les principes de l’économie de marché». Au début des années 1980, elle s’affirme au niveau fédéral comme partisane d’une nouvelle forme de salariat orientée vers davantage de flexibilité et propose – sacrilège – une libéralisation des transports, notamment des chemins de fer. Devenue ministre des Finances de Basse-Saxe en 1986, elle poursuit sa politique énergiquement libérale jusqu’en 1990, date à laquelle le SPD devait s’emparer de la région sous la houlette d’un certain Gerhard Schröder. Elle entre alors à la direction de la Treuhand, l’Office des privatisations dans l’ex-RDA, dont elle prend la présidence après l’assassinat, le 1er avril 1991, de son président Detlev Rohweder par le groupe terroriste d’extrême gauche Fraction armée rouge (RAF). Birgit Breuer occupera ce poste jusqu’à la fin de la mission de la Treuhand, en 1994.