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Actualités - OPINION

Hommage Un prince de la fidélité

Cet homme, fidèle dans tous les domaines, l’a été surtout dans ses amitiés. Mes souvenirs remontent aux années 1950-60, quand la messe annuelle de Mar Maroun (Gemmayzé) revêtait un éclat national particulier. À cette occasion, le Amid n’oubliait jamais de rendre visite à feu mon père Maroun Nassar en son domicile de la rue Saïd Akl. Il venait lui souhaiter une bonne fête, accompagné de Tannous Freiha, Pierre Eddé, Édouard Honein, Nouhad Boueiz et Ma’moun Ayass. Cette visite régulière a pris tout son sens humain les sept dernières années de la vie de mon père (devenu paralysé et aphasique) car ils discutaient politique devant lui et lui demandaient son avis. Un autre souvenir important que je garde du Amid remonte au jour où, jeune ingénieur fraîchement diplômé, j’étais allé le consulter sur l’opportunité pour moi de me lancer dans la politique (question de poursuivre l’action de mon père, un inconditionnel du Bloc national). Debout derrière son bureau de ministre à l’époque, il me répondait d’un trait et sans hésiter : «Il vous faut satisfaire à trois conditions : la première, accepter de perdre l’exercice de votre métier; la seconde, il faut que vous ayez de l’argent pour qu’on ne vous accuse pas de vouloir en faire via la politique; la troisième, que vous aimiez le Liban par-dessus tout». Je ne pouvais hélas satisfaire qu’à la troisième de ces conditions. «Alors, me dit-il, oubliez la politique et allez exercer honnêtement votre métier.» J’ai suivi son conseil.
Cet homme, fidèle dans tous les domaines, l’a été surtout dans ses amitiés. Mes souvenirs remontent aux années 1950-60, quand la messe annuelle de Mar Maroun (Gemmayzé) revêtait un éclat national particulier. À cette occasion, le Amid n’oubliait jamais de rendre visite à feu mon père Maroun Nassar en son domicile de la rue Saïd Akl. Il venait lui souhaiter une bonne fête,...