Actualités - CHRONOLOGIE
Football - Coupe de l'UEFA Galatasaray-Arsenal, une affaire de motivation
le 17 mai 2000 à 00h00
La motivation pourrait bien être la clé de la finale de la Coupe de l’UEFA de football mercredi entre les Turcs de Galatasaray, qui se préparent à un événement historique, et les Anglais d’Arsenal, pour qui le trophée apparaît davantage comme un lot de consolation. Les deux équipes ont été «reléguées» dans cette compétition après avoir échoué à passer le premier tour de la Ligue des champions en novembre dernier. Mais en Turquie, le club stambouliote est attendu au tournant de milliers de supporters enchantés de voir enfin un club de leur pays en finale d’une Coupe d’Europe, pour la première fois de l’histoire. Du côté de Londres, où l’on se moque gentiment de cet «Euro Vase», le sentiment est bien moins glorieux. «Je ne suis pas content d’être dans cette Coupe de l’UEFA, peste le défenseur Lee Dixon. On a toujours cette idée qu’on aurait pu faire mieux si on s’était montrés plus consistants en Ligue des champions». Il y a tout de même un match à jouer, qui sera retransmis dans 185 pays. Au vu des résultats en championnat des deux clubs, le match sera serré, même si Arsenal et sa pléiade de stars reste favori. En Premier League, Arsenal a terminé deuxième du classement final derrière Manchester United après 12 succès consécutifs. En Turquie, Galatasaray a réussi dimanche le doublé Coupe/championnat pour la deuxième année de rang et empoché son sixième titre consécutif de champion. Devant Leeds United, l’un des grands animateurs du championnat anglais cette saison, les Stambouliotes ont enlevé une victoire probante en demi-finale, 4-2 sur les deux matches. Hagi sur sa lancée? Cette demi-finale avait été marquée par un drame, la mort de deux supporters britanniques la veille du match aller à Istanbul. Les rumeurs faisant état de la venue de supporters de Leeds à Copenhague ont été prises au sérieux au Danemark et environ 2 000 policiers seront mobilisés pour la rencontre. Sur la pelouse, le Roumain Gheorghe Hagi, du haut de ses 35 ans, sera l’homme à surveiller par les Gunners d’Arsenal. Devant Leeds, le meneur de jeu a démontré qu’il restait un des meilleurs joueurs du Vieux continent, capable de passes brillantes et souvent décisives à destination de ses attaquants Hakan Sukur ou Arif Erdem. Dans la feuille de match d’Arsenal, qui peut devenir le premier club anglais à décrocher la Coupe de l’UEFA depuis Tottenham en 1984, il est difficile de trouver un point faible. Thierry Henry est en pleine forme, il a marqué dans chacun des onze derniers matches qu’il a disputés avec son club ou l’équipe de France. L’intenable Marc Overmars devrait lui être associé ainsi que l’expérimenté Dennis Bergkamp. Si la forme et la tradition prévalent, les Canonniers sont bien partis pour achever de belle manière leur fin de saison. Mais Galatasaray sait qu’une victoire le propulserait parmi les tout premiers clubs de la scène européenne et qu’une nation entière sera derrière lui. Les équipes probables : Arsenal : 1-David Seaman; 2-Lee Dixon, 5-Martin Keown, 6-Tony Adams, 16-Silvinho; 15-Ray Parlour, 4-Patrick Vieira, 17-Emmanuel Petit; 11-Marc Overmars, 10- Dennis Bergkamp, 14-Thierry Henry. Galatasaray : 1-Claudio Taffarel; 35-Carlos Capone, 4-Gheorghe Popescu, 3-Bulent Korkmaz, 33-Hakan Unsal; 22-Umit Davala, 10-Gheorghe Hagi, 8-Suat Kaya, 7-Okan Buruk; 9-Hakan Sukur, 6-Arif Erdem. Arbitre : Antonio Jesus Lopez Nieto (Esp). Arsenal, le plus français des clubs britanniques Arsenal, c’est le plus français des clubs de football britanniques, depuis que l’arrivée d’Arsène Wenger, en 1997, au poste de manager, a déclenché un afflux de joueurs français qu’il avait côtoyés quand il était l’entraîneur de Monaco. Mercredi à Copenhague, contre les Turcs de Galatasaray, il y aura trois champions du monde français sur la pelouse du Parken Stadium : le buteur insatiable Thierry Henry et le duo implacable constitué d’Emmanuel Petit et Patrick Vieira, avec comme renfort possible, à tout moment, le très polyvalent Gilles Grimandi. Vieira, qui faisait banquette à Milan, a été le premier Français appelé par Wenger à Arsenal, et Nicolas Anelka a suivi, espoir doué du Paris-SG, mais alors très impatient de jouer au plus haut niveau. Quelques mois plus tard, Anelka marquait deux buts à Wembley contre l’Angleterre et était élu «meilleur jeune joueur» d’Angleterre, grâce à 17 buts sous le maillot d’Arsenal. «L’Arsène» a aussi fait venir Rémy Garde, mais celui-ci a trop souvent été blessé, Petit et Grimandi, qu’il avait connus à Monaco, Kaba Diawara, qui a fait un passage éphémère, et enfin Henry cet été, qui a remplacé Anelka et déjà marqué 26 buts cette saison. Grimandi, qui est en train de faire sa meilleure saison à Londres, est bien placé pour comparer le Wenger de Monaco à celui de l’an 2000 : «Il a plus d’expérience, il dégage une grande confiance en lui, il est déterminé dans ses choix et fait toujours preuve de sérénité, notamment avant les grands rendez-vous». Pires, prochain Bleu d’Arsenal ? Depuis 1997, la «French Connection» a activement participé au renouveau d’Arsenal, couronné par un doublé Coupe/ championnat en 1998 et la finale de la Coupe de l’UEFA cette année. Leur présence a eu une influence directe sur les résultats du club, et leurs absences, pour cause de blessure ou de suspension, ont souvent correspondu à des mauvaises séries. En raison de leur mission de «nettoyeurs» en milieu de terrain, dans une équipe qui était déjà réputée pour son jeu très physique, Petit et Vieira sont très vite devenus les têtes de Turc des arbitres anglais, accumulant les cartons de toutes les couleurs et les suspensions pour plusieurs matches. Plus souvent que des fautes graves, ce sont des contestations et autres manifestations de mauvaise humeur, des réactions bien françaises au pays du flegme-roi, qui ont attiré les foudres des arbitres. Wenger a presque toujours pris la défense de ses joueurs, mais travaillé aussi en profondeur, pour les inciter à disjoncter moins souvent. Grâce aux méthodes de Wenger en matière de préparation ou de diététique, imitées depuis par d’autres managers anglais, et à son flair incontestable dans le recrutement, comme quand il a récupéré Kanu, soi-disant perdu pour le football, Arsenal s’est installé comme le rival le plus sérieux de Manchester United. Dauphin l’an dernier, à un point seulement des Red Devils, et encore dauphin cette année, mais à 18 points des ex-champions d’Europe, Arsenal va continuer à se renforcer, pour faire enfin bonne figure en Ligue des champions, après deux éliminations consécutives, durement ressenties, à la fin du premier tour. Une chose est sûre, Wenger continuera à avoir une petite faiblesse pour les joueurs français. Et si Petit s’en va, d’autres Bleus sont déjà prêts à lui succéder, comme Robert Pires. Affaire à suivre.
La motivation pourrait bien être la clé de la finale de la Coupe de l’UEFA de football mercredi entre les Turcs de Galatasaray, qui se préparent à un événement historique, et les Anglais d’Arsenal, pour qui le trophée apparaît davantage comme un lot de consolation. Les deux équipes ont été «reléguées» dans cette compétition après avoir échoué à passer le premier tour de la...
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