Actualités - CHRONOLOGIE
Iran Calme et indifférence pour le second tour des législatives
le 06 mai 2000 à 00h00
Le second tour des législatives iraniennes s’est déroulé hier dans le calme, malgré la tension politique prévalant dans le pays, mais aussi une certaine indifférence des électeurs, moins nombreux que lors du premier tour du 18 février, qui avait vu le triomphe des réformateurs. Tant à Chiraz (sud), qu’à Karaj, grande banlieue de Téhéran, ou Racht (nord), les journalistes ont constaté une participation sensiblement moindre que celle du premier tour, le 18 février, qui avait avoisiné les 80 %. «Ce n’est pas la fièvre électorale», ont rapporté des journalistes. Les autorités assurent toutefois que la participation a été importante. Ce second tour oppose 132 candidats pour 66 sièges, et concerne quelque six millions d’électeurs, répartis sur l’ensemble du pays. Dans la plupart des cas – sauf dans une quinzaine, où deux réformateurs s’affrontent –, il s’agit d’un duel entre réformateurs et conservateurs. À Karaj, où Mme Fatemeh Karoubi, épouse de l’ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, était candidate pour le camp réformateur, une «nette majorité de femmes» a été signalée, parmi les électeurs. Loin toutefois du «triomphalisme» du 18 février, tant le premier vice-président iranien Hassan Habibi que la radio d’État et l’agence Irna ont évoqué une participation importante pour l’ensemble des circonscriptions concernées. Aucun chiffre précis n’avait été donné par le ministère de l’Intérieur à la fermeture officielle des bureaux de vote à 19h00 (15h30 GMT). La plupart des bureaux – ceux de 40 des 52 circonscriptions concernées par ce second tour – resteront toutefois ouverts jusqu’à 21h00, a indiqué le ministère de l’Intérieur. M. Habibi a affirmé que «la participation de la population à ce second tour était frappante», et s’est réjoui, lors d’une visite au ministère de l’Intérieur, de ce «qu’aucun incident» n’était survenu depuis l’ouverture des bureaux de vote. M. Habibi a également émis l’espoir que les résultats de ce scrutin seront annoncés «rapidement». Il a souligné que ce second tour, comme le premier, était «d’une haute importance» sur le plan politique. Le nouveau Parlement – qui comptera 290 députés au total – doit normalement se réunir avant le 28 mai. Le second tour, qui a été convoqué après de nombreuses tergiversations, se déroule dans un climat de tension politique après la suspension de onze quotidiens réformateurs proches du président Mohammad Khatami. La justice iranienne, qui est largement dominée par les conservateurs, a suspendu, parmi ces titres, Sobh-é-emrouz («Ce matin»), qui est dirigé par le dirigeant réformateur Saïd Hajarian, victime d’un attentat le 12 mars, et «Mocharekat», («Participation»), organe du parti du même nom, et dirigé par Mohammad-Reza Khatami, frère du président. Le Mocharekat est devenu le principal parti politique en Iran. Après quelques manifestations pacifiques dans les enceintes mêmes des universités, les étudiants ont pratiquement cessé toute contestation publique. Le président et ses proches, soucieux d’éviter toute «provocation» et tout débordement de rues aux conséquences imprévisibles, ont lancé un «appel au calme», la tenue du deuxième tour et la convocation du Majlis apparaissant comme primordiales à leurs yeux. Les résultats de Téhéran n’ont toujours pas été proclamés. Mais hier, un membre influent du Conseil de surveillance, instance qui juge des élections, et qui est dominée par les conservateurs, a assuré que les résultats seraient annoncés officiellement d’ici à mercredi prochain. Dans la capitale, les proches du président Khatami, dirigés par Mohammad-Reza Khatami, ont réalisé un raz de marée, raflant 29 des 30 sièges, selon des chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur, mais non encore proclamés.
Le second tour des législatives iraniennes s’est déroulé hier dans le calme, malgré la tension politique prévalant dans le pays, mais aussi une certaine indifférence des électeurs, moins nombreux que lors du premier tour du 18 février, qui avait vu le triomphe des réformateurs. Tant à Chiraz (sud), qu’à Karaj, grande banlieue de Téhéran, ou Racht (nord), les journalistes ont...
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