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Actualités - REPORTAGES

Contestation estudiantine - Les trois nouveaux membres du CNL arrêtés risquent un mois à un an de prison Sit-in des étudiants aounistes à Jeitaoui (photo)

Le mouvement de contestation estudiantine antisyrien a repris hier un nouvel essor après l’arrestation mercredi soir de trois autres étudiants membres du Courant national libre (CNL-aouniste), Elsie Mouffarej, Jean Bassil et Sélim Ali Ramlawi à Bteghrine (qui ont ensuite été transférés à Antélias), alors qu’ils installaient sur des ronds-points des bougies allumées et des pancartes mentionnant les noms des 11 étudiants arrêtés par les forces de l’ordre ces deux dernières semaines. En signe de condamnation des nouvelles arrestations, le CNL avait prévu hier un sit-in pacifique dans un jardin du quartier St-Nicolas, à 16h précises, mais les forces de l’ordre se sont déployées dans toute la région dès 15h, de manière imposante, spectaculaire et disproportionnée par rapport au nombre de manifestants, empêchant les étudiants aounistes de se réunir. Trois camions de l’armée, deux unités de la brigade antiémeutes, trois camions de pompiers et une ambulance étaient déjà stationnés à St-Nicolas avant l’arrivée des étudiants, qui n’étaient que 200 personnes, provoquant une certaine tension dans la région. Un responsable de la sécurité présent sur les lieux a affirmé à L’Orient-Le Jour que ce déploiement intensif visait «à faire régner l’ordre public et à prévenir les exactions». Devant l’impossibilité de se réunir à St-Nicolas, les étudiants du CNL se sont rendus à Jeitaoui, au Jardin des Jésuites. Les manifestants s’y sont rassemblés, ont planté des tentes et accroché des banderoles sur lesquelles ont pouvait lire les noms des étudiants arrêtés et emprisonnés par les forces de l’ordre. D’autres banderoles demandaient «la liberté d’expression et la liberté d’exiger l’application de la résolution 520» du Conseil de sécurité de l’Onu, et «la libération des prisonniers». Les forces de l’ordre se sont déployées autour du jardin en présence de plusieurs agents des services de renseignements. L’un deux n’a pas hésité à décliner son identité devant les étudiants et a même été jusqu’à engager une conversation avec les jeunes aounistes. Les manifestants ont entonné des hymnes révolutionnaires, des chants de Magida el-Roumi et des Rahbani. Des familles des quartiers voisins ont rejoint avec leurs enfants les étudiants à l’intérieur du jardin public. Étaient également présents au sit-in Ziad Raymond Abs et Tony Joseph Ourian, relâchés dans la matinée après avoir purgé une peine de dix jours de prison à Roumié. Interrogés sur leurs conditions de détention, les deux jeunes hommes ont affirmé qu’elles avaient été «normales». «La prison nous a permis de réfléchir, de clarifier nos objectifs et de les penser, ce qu’il est impossible de faire sur le terrain», a affirmé l’un d’eux. Les deux étudiants portent toujours les traces de leur arrestation. Tony Ourian souffre encore des coups qu’il a reçus au cou et au dos, et son médecin lui a prescrit le repos. Ziad Abs, lui, a la main bandée. Un responsable du CNL a affirmé à L’Orient-Le Jour qu’aucune information n’avait filtré encore sur le sort réservé aux trois étudiants arrêtés mercredi soir à Antélias. «À ce stade, nous considérons encore qu’ils ont été enlevés», a-t-il indiqué. Selon cette même source, les forces de l’ordre ont rapidement fait disparaître les pancartes et les bougies déposées mercredi soir à dix ronds-points différents : Saloumé, Dora, Mkallés, Bickfaya, Achkout, Verdun, Antélias, Jbeil, Kaslik et Achrafieh. Le sit-in s’est dispersé à 19h, après l’injonction faite par les forces de l’ordre aux manifestants de quitter le jardin public qui devait fermer, conformément aux horaires de la municipalité. Les étudiants ont entonné une dernière fois l’hymne national et rendu hommage aux deux étudiants libérés avant de s’en aller, manifestant ainsi leur volonté de ne pas se mesurer aux gendarmes. Les étudiants arrêtés traduits en justice Les trois étudiants arrêtés mercredi soir, Elsie Mouffarej, Jean Bassil et Sélim Ramlawi ont comparu hier devant le parquet près la Cour d’appel du Mont-Liban. Ils sont accusés, conformément aux articles 345 et 770 du Code pénal, «d’avoir organisé des rassemblements et lancé des slogans». Ils risquent des peines allant d’un mois à un an de prison et entre 20 000 et 600 000 livres d’amende. Contacté par L’Orient-Le Jour, un des avocats chargés de leur défense, Me Antoine Nasrallah, a affirmé que «les étudiants étaient sur le point d’être relâchés mais que des pressions avaient empêché cela». Le début du procès est prévu pour demain. Par ailleurs, le pourvoi en cassation des étudiants détenus à Roumié est resté, aujourd’hui encore, sans suite. L’avocat chargé de la défense des étudiants, Me Fady Barakat, a une fois de plus évoqué le «ralentissement» de l’affaire et a souhaité l’obtention d’une réponse de la Cour de cassation la semaine prochaine.
Le mouvement de contestation estudiantine antisyrien a repris hier un nouvel essor après l’arrestation mercredi soir de trois autres étudiants membres du Courant national libre (CNL-aouniste), Elsie Mouffarej, Jean Bassil et Sélim Ali Ramlawi à Bteghrine (qui ont ensuite été transférés à Antélias), alors qu’ils installaient sur des ronds-points des bougies allumées et...