Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Hommage Victor Lahoud, jusqu'aux limites de l'impossible

Victor Lahoud était une constante dans la vie de ses amis. Un homme tendu vers l’accomplissement des choses en lesquelles il croyait, engagé dans la sphère du social jusqu’aux limites de l’impossible. Je n’ai rencontré M. Lahoud, grand ami de la famille, qu’à deux reprises, pourtant. La première, à la fin des années 80 : je n’avais pas encore mes dix ans qu’il s’intéressait déjà à mes futures études universitaires. La seconde, quelque six ans plus tard, lorsque mes parents, désespérés par mon niveau scolaire en mathématiques, avaient sollicité son aide pour «m’orienter à nouveau». Victor Lahoud n’avait pas changé. La même capacité de s’asseoir avec les jeunes, d’essayer de comprendre, d’établir une communication. Ce jour-là, il fut, pendant quelques heures, un ami attentif à mes propos, ainsi qu’un professeur de théorèmes géométriques patient et compréhensif. Je ne l’ai côtoyé que deux fois dans ma vie, mais il me laisse quand même un souvenir impérissable. Le reste tient de la légende, du bouche-à-oreille, car M. Lahoud était habité par un tel sens de l’engagement qu’il s’en oubliait presque. Professeur à La Sagesse de 1947 au milieu des années 50 en tant que responsable de la division des petits, vice-recteur de l’Université Saint-Joseph, on raconte que pendant la guerre, il passait tous les barrages sans jamais avoir de problèmes. Aux miliciens qui lui demandaient la nature de son métier, il répondait toujours, dit-on, en arabe, «mourabbi», éducateur. Et il passait toujours, suscitant le respect des combattants. Son engagement primordial restera la création, à son initiative, de l’Institution Saint-Paul, dans laquelle il s’était totalement investi. Une école pilote, fondée à ses frais, preuve encore une fois de sa passion pour l’éducation et l’orientation des jeunes. Il fut également un des pionniers du scoutisme au Liban et commissaire à la branche éclaireurs chez les Scouts du Liban pendant de nombreuses années. Je n’ai pas «bien» connu Victor Lahoud. Pourtant, les jeunes à qui il a consacré sa vie – et je ne suis qu’un parmi des milliers qu’il aura au moins conseillés quelquefois – se devaient de lui dire simplement merci, pour tant, pour tout. Et de regretter son départ à l’heure où nous et les générations montantes, avons plus que jamais besoin de lui.
Victor Lahoud était une constante dans la vie de ses amis. Un homme tendu vers l’accomplissement des choses en lesquelles il croyait, engagé dans la sphère du social jusqu’aux limites de l’impossible. Je n’ai rencontré M. Lahoud, grand ami de la famille, qu’à deux reprises, pourtant. La première, à la fin des années 80 : je n’avais pas encore mes dix ans qu’il...