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Actualités - REPORTAGES

Festival al-Bustan Clavier-violoncelle : un brillant dialogue (photos)

Un moment de grâce pour ce concert unique (au vrai sens du terme) donné par deux jeunes musiciens au talent immense. Au violoncelle Nathalie Clein et au piano Charles Owen pour des partitions alliant bravoure, sens des nuances et difficulté technique, sans oublier la notion d’une musique belle à couper le souffle. Au menu, des pages de Beethoven, Brahms et Rachmaninoff. Ouverture romantique avec les accents impétueux dès les premières mesures de cet Allegro ma non tanto de la sonate n° 3 op 69 du maître de Bonn aux trois mouvements plein de fougue, de passion et de vivacité. Écrite au printemps de 1808 et dédiée à un ami du compositeur, cette œuvre est l’une des plus développées des narrations que Beethoven a rédigée pour le violoncelle et le piano avec surtout un superbe finale fugué. Ample, majestueuse, d’une mélodie subtile et empreinte d’un certain esprit romantique, cette sonate fait la part belle aux deux instruments et leur permet un dialogue animé et brillant. Pour prendre le relais, un peu moins véhément mais plus mélancolique, du Brahms. La sonate no 1 op 38 très «pastorale», dédiée aussi à un ami intime, déploie ses trois mouvements (Allegro non troppo – Allegretto quasi minuetto – Allegro) en de grandes images sonores respirant fraîcheur, spontanéité et une structure d’une évidente simplicité. Classicisme presque réservé se mêlant à une inspiration au lyrisme bien romantique, c’est ainsi que se présente cette œuvre à la gravité douce et à la vivacité tempérée. Ordre et mesure enrobés dans une poésie impalpable, voilà ici la voix de celui qui avait un fervent admirateur en Schumann, lequel n’a jamais tari d’éloges à propos de ses compositions. Après l’entracte place aux déferlements impétueux d’un Rachmaninoff souvent déchaîné. La sonate op 19 avec ses quatre mouvements, composée en 1901, fut interprétée pour la première fois à Moscou par Anatole Brandoukov (à qui est dédiée aussi l’œuvre) et c’était Rachmaninoff lui-même, virtuose du clavier, qui assumait la partie piano. Intense, d’un lyrisme parfois échevelé, habitée de mélodies passionnées, cette longue sonate aux quatre mouvements brillants et contrastés offre une belle palette de l’écriture musicale de celui qui représente en Russie le genre d’une musique nouvelle. Salve d’applaudissements d’un public absolument conquis par une prestation sans faille pour un programme richement soutenu. En bis, les deux musiciens ont interprété avec la même veine le Chagrin d’amour de Kreisler où la tristesse des battements de cœur contrariés avaient pour correspondance les mystérieux coups d’archet de Nathalie Clein portés par des chromatismes et des pizzicatti à damner un saint et les somptueux accords au clavier de Charles Owen dont les doigts volaient littéralement au-dessus des touches en ivoire…
Un moment de grâce pour ce concert unique (au vrai sens du terme) donné par deux jeunes musiciens au talent immense. Au violoncelle Nathalie Clein et au piano Charles Owen pour des partitions alliant bravoure, sens des nuances et difficulté technique, sans oublier la notion d’une musique belle à couper le souffle. Au menu, des pages de Beethoven, Brahms et Rachmaninoff. Ouverture...