Adieu, Saëb bey

Beyrouth fait aujourd’hui ses adieux à l’un des hommes qui lui est le plus cher. Un homme qui illustre l’une des expériences politiques les plus riches dans l’Histoire du Liban. Il a participé activement à la vie politique dans le pays. Il a lutté sans répit. Il est resté jusqu’au dernier souffle l’un des personnages les plus marquants de la scène locale. Saëb Salam nous quitte à l’âge de 95 ans. Pendant près de 50 ans, nous l’avons suivi de près. Il a passé une petite partie de sa vie loin de la politique. Pendant près d’un demi-siècle, la vie politique à Beyrouth a été imprégnée de sa présence et de sa forte personnalité. Il n’est donc pas étonnant que le Liban, que toutes les familles et tous les quartiers de Beyrouth se déclarent en deuil de ce géant. Il n’est pas étonnant que la tristesse de la population de Beyrouth soit aussi grande en cette journée. Nous avons été éduqués à l’ombre de Saëb Salam. Nous avons beaucoup appris de lui. Son nom était inscrit à la main sur le drapeau. Nous avons perdu en lui un véritable leader, un homme politique, un homme de principe. Nous avons perdu en lui un homme d’État, tel que ceux qui laissent leur empreinte sur la vie de leur société. Il demeurera vivant dans notre mémoire pour de longues années à venir. Il restera ancré dans la mémoire du Liban et dans la mémoire de Beyrouth. Saëb Salam, ton départ a eu un impact profond sur la conscience de cette ville qui t’a aimé et que tu as aimée. Tu laisses derrière toi la légende d’un jeune presque centenaire. Saëb bey, en ce jour de ton départ, les jardins de Beyrouth mettent en berne les œillets dont ils offrent leur senteur à ton cercueil. Que Dieu t’aie en Sa miséricorde.