Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

FMI - Le blocage pour la direction pourrait réveiller des ambitions françaises Absence de consensus européen pour la succession de Michel Camdessus (photos)

L’absence de consensus européen pour la succession de Michel Camdessus à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pourrait faire le jeu de la France et l’inciter à avancer un candidat de recours. Le seul candidat déclaré, le secrétaire d’État allemand aux Finances Caïo Koch-Weser, semble manquer singulièrement de soutien parmi les pays européens, à qui revient traditionnellement le poste de directeur-général du FMI. «Il n’y a pas de consensus entre Européens», relevait hier un haut responsable français, sous couvert de l’anonymat. Le remplacement de Michel Camdessus est pourtant urgent. Il quittera ses fonctions le 16 février et sa succession doit être évoquée samedi lors de la réunion des ministres des Finances du G7 à Tokyo. Après 13 années de direction par un Français, Michel Camdessus, la France s’était résolue à passer la main au FMI et à abandonner sa dernière position dans une grande institution internationale. Mais l’impasse entre Européens est telle qu’aujourd’hui, officiellement, «la France n’exclut rien», répond le ministère des Affaires étrangères lorsqu’il est interrogé sur une possible candidature française. Les autorités françaises se gardent toutefois de prendre position sur la candidature de Caïo Koch-Weser, pour ne pas heurter le partenaire allemand. «Le critère de choix doit être à la fois politique et financier», affirme un haut responsable français. «Il y a aujourd’hui deux ou trois personnes dans la finance internationale qui répondent à ce critère, et Jean-Claude Trichet en fait partie», susurre-t-il. Mais l’actuel gouverneur de la Banque de France est déjà dans l’attente d’un grand poste international, celui de président de la Banque centrale européenne (BCE). Au prix d’un douloureux compromis, Paris avait arraché en avril 1998 à Bruxelles la promesse d’une démission en 2002 de l’actuel président, le Néerlandais Wim Duisenberg, pour faire place aux ambitions françaises. «Je vois mal (le président français) Jacques Chirac revenir sur l’arrangement de la BCE», a commenté ce même responsable. Wim Duisenberg a cependant laissé entendre à plusieurs reprises, dans le passé, qu’il ne se sentait pas lié par la promesse de Bruxelles et qu’il pourrait se maintenir après 2002. Le mandat de président de la BCE dure huit ans. Dans cette course, l’ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius apparaît moins bien placé. Son profil trop politique pourrait le desservir. Actuel président de l’Assemblée nationale française, M. Fabius n’est pas officiellement candidat, même s’il a fait savoir au Premier ministre Lionel Jospin qu’il pourrait être intéressé par la fonction, a-t-on indiqué de source gouvernementale française. Pour l’instant, en dehors de Caïo Koch-Weser, aucun candidat n’est officiellement en lice. Les Britanniques auraient plusieurs postulants possibles, dont Andrew Crockett, actuel directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI) et Kenneth Clarke, ancien ministre des Finances. Les Italiens pourraient aussi lancer dans la course leur directeur du Trésor Mario Draghi. Mais les Français craignent que le blocage européen n’encourage les États-Unis ou le Japon à revenir sur la règle non écrite selon laquelle la direction du FMI revient à un Européen. «Pour l’instant, ils nous regardent, goguenards», commente-t-on à Paris.
L’absence de consensus européen pour la succession de Michel Camdessus à la tête du Fonds monétaire international (FMI) pourrait faire le jeu de la France et l’inciter à avancer un candidat de recours. Le seul candidat déclaré, le secrétaire d’État allemand aux Finances Caïo Koch-Weser, semble manquer singulièrement de soutien parmi les pays européens, à qui revient...