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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Drame de Naamé - Les autorités insistent sur les mesures préventives Poursuites contre Wafik Mezher et ses enfants

Naamé au troisième jour de la catastrophe. Il restait hier encore une dernière victime sous les décombres de l’un des deux immeubles qui se sont effondrés dans la nuit de vendredi à samedi derniers. Najah Hamad, 36 ans, ou du moins son corps, que les équipes de la Défense civile continuaient toujours hier soir à rechercher. Bilan du drame à ce jour : 9 tués et 28 blessés. Entre-temps, le parquet du Mont-Liban a engagé des poursuites contre le promoteur immobilier, Wafik Mohammed Mezher, ses deux enfants Zaher et Zouheir, contre l’entrepreneur Ali Sélim Ahmed et l’ingénieur Mahmoud Darwiche Dandane qui se trouve actuellement à l’étranger. Hélas, force est de constater que la loi dans ce genre de cas prévoit des sanctions dérisoires par rapport à la responsabilité que les coupables d’une telle négligence assument. Les articles 564 et 565 du code pénal stipulent en effet une peine maximale de trois ans de prison. C’est bien peu, compte tenu des pertes irréparables subies par tant de personnes. Le procureur général Jean Fahd s’est basé dans ses poursuites sur les premiers résultats de l’enquête menée par la commission d’experts chargée de déterminer les causes de l’effondrement des deux bâtiments. De son côté l’avocat général près la Cour d’appel du Mont-Liban, Chawki Hajjar, a décidé de confisquer la voiture de Wafik Mezher à bord de laquelle celui-ci tentait de s’enfuir avec ses deux fils à destination de la Syrie, trois téléphones portables et un montant de cinq mille dollars que les trois hommes portaient sur eux. Par ailleurs, un certain nombre de propriétaires d’appartements au sein du complexe ont porté plainte contre Wafik Mezher, réclamant des indemnités en contrepartie de la destruction de leur bien-fond. Les mesures de prévention La commission parlementaire des Travaux publics a immédiatement réagi au drame de Naamé, se réunissant hier sous la présidence du député Mohammed Kabbani et en présence du ministre Négib Mikati. La commission a notamment constaté que les législations en matière de prévention ne manquaient pas. M. Kabbani a d’ailleurs précisé dans ce cadre que quatre décrets avaient été promulgués en 1997 en vue de prévenir ce genre de catastrophe. Mais, comme d’habitude, le problème se situe au niveau de l’application, en l’absence d’une équipe de techniciens compétents. Le président de la commission des TP a en outre convoqué des représentants du ministère des Travaux publics, de l’Ordre des ingénieurs et des municipalités de Beyrouth et de Tripoli à une réunion au cours de laquelle seraient examinés les moyens de s’assurer que les normes de construction sont respectées. Les députés ont enfin recommandé à M. Mikati d’insister sur le contrôle des matériaux de construction, ceux qui sont importés en particulier. M. Mikati a affirmé pour sa part que son ministère était tout à fait disposé à contrôler la salubrité de tout bâtiment à la demande des citoyens qui le désirent, et ce en collaboration avec l’Ordre des ingénieurs. Par ailleurs, dans une lettre adressée au Conseil des ministres, il a demandé que le Conseil du développement et de la reconstruction se charge de prendre les mesures qui s’imposent en vue de s’assurer de la solidité des immeubles situés à proximité du complexe Mezher. Il a en outre envoyé une circulaire à toutes les municipalités du pays, leur rappelant la nécessité de se conformer à la décision qu’il avait prise en février dernier concernant les règlements à observer avant de délivrer un permis de construire. Enfin, M. Mikati a été reçu par le président Émile Lahoud qu’il a informé des premiers résultats de l’inspection des bâtiments avoisinant le complexe. Le chef de l’État s’est également enquis auprès du ministre des causes de l’effondrement des deux immeubles. Dans une déclaration à la presse, le député Albert Moukheiber a constaté pour sa part qu’autrefois, les promoteurs immobiliers étaient plus consciencieux. Il a rappelé que le seul bâtiment qui s’était effondré avant la guerre était celui du Café d’Orient, dans le centre-ville, «parce que des travaux illicites y avaient été entrepris». «Aujourd’hui, a-t-il ajouté, la construction d’immeubles constitue un moyen d’enrichissement illicite».
Naamé au troisième jour de la catastrophe. Il restait hier encore une dernière victime sous les décombres de l’un des deux immeubles qui se sont effondrés dans la nuit de vendredi à samedi derniers. Najah Hamad, 36 ans, ou du moins son corps, que les équipes de la Défense civile continuaient toujours hier soir à rechercher. Bilan du drame à ce jour : 9 tués et 28 blessés....