Vie politique - Le Premier ministre a évoqué avec Assad la conjoncture régionale et les menaces israéliennes Hariri soulève à Damas le problème des échanges économiques bilatéraux

Les développements en cours dans les territoires palestiniens ainsi que les dernières menaces proférées par le vice-ministre israélien de la Défense, Ephraïm Sneh, contre le Liban et la Syrie, ont été au centre de la visite que le Premier ministre Rafic Hariri a effectuée hier matin à Damas où il a été reçu par le président syrien Bachar el-Assad. De source libanaise, on précise que M. Hariri a également évoqué avec le chef de l’État syrien le dossier des relations économiques entre le Liban et la Syrie, à la lumière de la volonté de Beyrouth de rééquilibrer les échanges commerciaux entre les deux pays. Le chef du gouvernement s’est rendu en fin de matinée sur les bords du Barada, pour la première fois depuis sa désignation à la tête du gouvernement. Les sources proches de Koraytem confirment que M. Hariri – qui a regagné Beyrouth en début de soirée – a passé en revue avec le président Assad «la conjoncture régionale et les agissements d’Israël en Cisjordanie». De même source, on indique que l’entretien Assad-Hariri a principalement été axé, en ce qui concerne le volet des relations bilatérales, sur «les moyens de développer les rapports et les échanges économiques entre les deux pays». Des commissions mixtes tiendront dans les prochaines semaines des réunions intensives afin «d’abolir les obstacles qui se dressent sur la voie des échanges économiques». Le bilan des entretiens de M. Hariri avec le président Assad a également été exposé à Damas par le porte-parole de la présidence syrienne, Gebrane Kourié, qui s’est contenté d’indiquer que la réunion avait porté sur «les relations fraternelles entre les deux pays, la situation régionale, notamment les agressions israéliennes permanentes, les provocations et les menaces proférées par les dirigeants israéliens contre les pays arabes». Le vice-ministre israélien de la Défense, rappelle-t-on, avait averti lundi dernier la Syrie et le Liban qu’il les tenait pour responsables d’une dégradation éventuelle de la situation à la frontière libano-israélienne du fait des manifestations des partisans du Hezbollah dans le secteur de la porte de Fatmé. M. Sneh avait affirmé en outre que Beyrouth et Damas sont responsables de la situation née de la capture le 7 octobre dernier par le Hezbollah de trois soldats israéliens. Notons que le porte-parole de la présidence syrienne a indiqué hier que la question des menaces israéliennes contre la Syrie et le Liban avait été évoquée par le président Assad avec le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Sadr, qui est arrivé hier matin dans la capitale syrienne. Avec l’ambassadeur d’Iran Il convient d’indiquer qu’avant son départ pour Damas, M. Hariri avait conféré en début de matinée au Grand Sérail avec l’ambassadeur de la République islamique iranienne à Beyrouth, Mohammed Ali Sabhani, avec qui il avait passé en revue la conjoncture régionale, plus particulièrement les menaces israéliennes contre le Liban et la Syrie ainsi que la situation dans les territoires palestiniens. À l’issue de la rencontre, l’ambassadeur iranien a indiqué que M. Hariri lui avait exposé les résultats des derniers entretiens, à Beyrouth, avec le chancelier allemand, Gerhard Schröder. «À cette occasion, a déclaré M. Sabhani, j’ai réaffirmé le soutien ferme de l’Iran au Liban, de même que j’ai mis l’accent sur le fait que l’Iran est disposé à renforcer sa coordination totale avec la Syrie et le Liban pour protéger le Liban et défendre le peuple et le commandement syriens». En réponse à une question, l’ambassadeur d’Iran a indiqué qu’il n’avait nullement discuté avec M. Hariri du dossier des soldats israéliens détenus par le Hezbollah. M. Sabhani a affirmé à ce propos que le Premier ministre n’avait pas évoqué ce sujet lorsqu’il lui avait exposé le bilan de la visite de M. Shröder à Beyrouth, dimanche et lundi derniers. Après avoir déploré «la passivité des pays arabes et islamiques face aux crimes sionistes» (commis à l’égard de la population palestinienne de Cisjordanie), M. Sabhani a souligné que le vice-ministre iranien des Affaires étrangères est attendu demain, jeudi, à Beyrouth au terme de sa visite à Damas.