Ceux et celles qui ont connu Nouhad Salamé à la Bibliothèque orientale ne pourront pas l’oublier. Elle a été durant de nombreuses années celle qui savait tout, qui connaissait presque tous les livres, trouvant l’ouvrage demandé sans même consulter les fiches et parfois un autre, plus adéquat sur le même sujet. Serviable, aimable, faisant son travail avec humour et amour, la Bibliothèque orientale était sa seconde maison, elle y arrivait avec joie et partait le plus tard possible. Durant la guerre, elle était toujours présente, longeant la rue de l’Université Saint-Joseph en zigzagant à travers les chicanes élevées pour rendre la rue « salika », travaillant sans sursauter aux bruits des bombes et des rafales, présente pour aider quelques intrépides étudiants ou chercheurs ayant comme elle affronté le danger du parcours. Elle allait quitter l’hôpital après quelques jours de repos, guérie, souriant au médecin, espérant retrouver sa chère bibliothèque… Mais son cœur, ce cœur aimant, sincère, brisé s’est arrêté de battre, elle a rejoint sa mère et sa sœur parties l’une après l’autre il y a quelques mois. Adieu Nouhad. Jacqueline MASSABKI