Le pouvoir ne cherche pas à démembrer l’opposition, affirme Pharaon Kornet Chehwane dément les rumeurs de nouvelles défections après le départ du Amid

Après le départ de Carlos Eddé, Amid du Bloc national, de Kornet Chehwane, les spéculations et les rumeurs concernant une éventuelle dislocation du Rassemblement se sont amplifiées au cours des dernières 48 heures. Au point que plusieurs membres de l’opposition ont dû démentir hier leur intention de s’en retirer à leur tour, en l’occurrence, les députés Boutros Harb, Salah Honein, Antoine Ghanem, Pierre Gemayel, ainsi que Dory Chamoun. D’autre part, à en croire le ministre d’État, Michel Pharaon, il n’est pas question pour le pouvoir d’œuvrer au démembrement de KC. Selon lui, il y a simplement « de grandes divergences de vue » entre le pouvoir et l’opposition, qui ont abouti à « une confrontation ». Dans une interview radiodiffusée, M. Pharaon a estimé que les deux principaux événements déclencheurs du conflit sont le congrès maronite de Los Angeles et la partielle du Metn. En conclusion, le ministre a souligné la nécessité d’une « trêve politique dans le pays » à l’heure où un climat de vive tension prévaut dans la région. Bkerké s’active de son côté pour tenter de concilier les points de vue entre les différentes parties du camp chrétien. Le président de la Ligue maronite Hareth Chehab semble tout désigné pour ce rôle de médiateur. Accompagné des membres du conseil exécutif de la Ligue, il s’est entretenu pendant une heure et demie, hier après-midi, avec le patriarche Nasrallah Sfeir. Le cardinal maronite approuve sans réserve toute démarche visant à relancer le dialogue et à désamorcer la polémique dans le pays, à cause notamment des périls qui menacent la région. C’est ce qu’a indiqué une source proche de la délégation maronite en visite à Bkerké. C’est sans doute dans cette perspective que Mgr Sfeir recevra ce matin le président du Rassemblement parlementaire de concertation, Kabalan Issa el-Khoury, et le vice-président de l’Assemblée nationale, Élie Ferzli, membre du Rassemblement. L’offensive du pouvoir contre KC Kornet Chehwane estime pour sa part que les rumeurs au sujet d’une dislocation du Rassemblement s’inscrivent dans le cadre de l’offensive menée dès le début par le pouvoir contre l’opposition. Les milieux proches de KC nient ainsi l’existence de différends au sein du Rassemblement. Preuve en est la réunion de mardi qui a regroupé tous les membres de l’opposition, à l’exception, évidemment, du Amid Eddé. Et si le communiqué publié au terme de la réunion n’a annoncé aucune démarche concrète quant au dossier de la MTV, c’est parce que les participants ont manqué de temps. Ils se sont donc contentés de prendre position concernant le verdict du Conseil constitutionnel. Mais ce n’est que partie remise, ajoutent les sources susmentionnées, et la MTV ne sera pas oubliée. KC regrette naturellement le départ de Carlos Eddé, mais pour les sources proches du Rassemblement, cette mesure ne remet nullement en cause « la coordination, la coopération et l’alliance » avec le Bloc national. Le député Boutros Harb a même déclaré qu’il comprenait « personnellement les raisons qui ont poussé le Amid à suspendre sa participation » au Rassemblement. Reste un commentaire à évoquer. Celui du ministre des Travaux publics, Négib Mikati, qui, devant un parterre d’étudiants de l’AUB, a notamment souhaité hier que « les rassemblements politiques ne soient pas fondés sur des bases confessionnelles ».