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Actualités - OPINION

Question sans réponse

À la Chambre et devant l’opinion, ce qui défend le mieux et sauve le gouvernement, c’est encore l’opposition. Son manque de programme, en tant qu’opposition, ne lui donne pas de titres éclatants à l’exercice du pouvoir. À la veille du débat parlementaire qui se prépare, tout citoyen le comprend d’instinct : quand chaque député questionneur ou interpellateur aura remplacé le ministre interrogé ou interpellé, les mêmes questions ou interpellations principales n’en subsisteront pas moins. Et elles ne comporteront pas de réponse plus valable. Avec ou sans réponse, le plus frappant dans les problèmes à l’ordre du jour, mardi prochain, c’est qu’il n’en est aucun qui reflète une préoccupation sociale – une des préoccupations majeures de notre pays et de notre temps... Tout se passe comme si les débats parlementaires n’étaient que des joutes – et un luxe – de bourgeois affrontant d’autres bourgeois. Ce n’est certes pas nous qui, dans ce journal de Michel Chiha, sous-estimerons l’utilité, la nécessité de l’institution parlementaire, puisque seule elle permet d’assurer la cohésion et la durée de ce pays de minorités. Mais nous pensons aussi, et chaque jour davantage, à ce jugement terrible : « Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à la condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer, qui n’est capable ni de s’adapter au cours des événements ni d’employer la force fraîche des générations montante, est condamnée à disparaître... » Ce jugement, qui est de Léon Blum, garde – quelque réserve qu’on puisse formuler sur son auteur – une vigueur, une actualité toujours menaçantes. Le Jour, 30 avril 1961
À la Chambre et devant l’opinion, ce qui défend le mieux et sauve le gouvernement, c’est encore l’opposition. Son manque de programme, en tant qu’opposition, ne lui donne pas de titres éclatants à l’exercice du pouvoir. À la veille du débat parlementaire qui se prépare, tout citoyen le comprend d’instinct : quand chaque député questionneur ou interpellateur aura remplacé le ministre interrogé ou interpellé, les mêmes questions ou interpellations principales n’en subsisteront pas moins. Et elles ne comporteront pas de réponse plus valable. Avec ou sans réponse, le plus frappant dans les problèmes à l’ordre du jour, mardi prochain, c’est qu’il n’en est aucun qui reflète une préoccupation sociale – une des préoccupations majeures de notre pays et de notre temps... Tout se passe comme si les...