L’ouvrage de M. Antoine Karam, doyen de la faculté de gestion et d’économie de l’Université Notre-Dame de Louaizé, apporte une contribution de poids à l’étude d’un thème d’une grande actualité et acuité, à savoir celui du développement économique dans le cadre de la mondialisation*. L’ouvrage se subdivise en huit chapitres. Chaque chapitre traite d’un sujet spécifique de manière détaillée avec chiffres et statistiques à l’appui. Les dernières théories économiques en la matière sont revues et commentées de main de maître avec des alternatives suggérées par l’auteur qui n’hésite pas à expliquer son propre point de vue à propos des problèmes majeurs du monde contemporain. Le premier chapitre de l’ouvrage traite du concept de développement et de sous-développement tels qu’ils sont définis par les économistes. Aux chapitres deux et trois, les caractéristiques du sous-développement sont exposées et commentées. Procédant avec une grande rigueur académique, l’auteur explique aux chapitres quatre et cinq les véritables causes du sous-développement. Le sixième chapitre nous livre la propre vision de M. Karam en matière de développement. Pragmatique dans son approche, l’auteur explique au septième chapitre les conditions de financement d’un développement durable et réussi. Enfin, au chapitre huit, l’auteur s’attache à analyser le nouveau rôle de l’État dans l’économie moderne dominée par l’économie du marché. En substance, l’auteur insiste sur le fait que le sous-développement ne constitue pas une fatalité pour les pays du tiers monde. Au contraire, ces derniers doivent adopter une politique économique réaliste tout en tenant compte de la nouvelle donne internationale. Le tout, de manière équilibrée entre stabilité et adaptation aux nouveaux facteurs économiques, entre transparence et stabilité et entre souveraineté et ouverture. Tout cela devant aller de pair avec une nouvelle manière de prise de décision dans les pays en développement dans un climat de coopération entre gouvernement et citoyens, basé sur la transparence et la communication. En bref, l’administration ancienne formule – hiérarchisée, verticale et fortement centralisatrice – n’est plus appropriée à un système à multiples niveaux caractérisé par les imbrications complexes entre action, diversité et innovation. Les nouveaux changements économiques appellent des réponses novatrices sur le plan institutionnel pour que les gouvernements puissent appliquer les accords qu’ils ont conclus sous le couvert de la « déréglementation » devenue slogan idéologique défendu par ceux qui considèrent que l’État exerce un rôle réglementaire pesant et lourd. En effet, les États doivent apprendre à mettre en œuvre des méthodes de gestion pour la planification, l’organisation, et la supervision des diverses activités économiques. C’est dans ces conditions que la privatisation peut réussir dans un pays. Dans ce contexte, l’auteur insiste sur l’importance d’éviter la concentration des entreprises et le risque d’établissement de monopoles qui empêchent la concurrence, véritable credo de la mondialisation. À ce propos, la Banque mondiale met de plus en plus en garde contre une « déréglementation » débridée qui met en cause le marché du travail dans un pays. D’où une discussion du nouveau rôle de l’État dans l’élaboration de nouvelles stratégies de développement axées autour de la performance, de la transparence, de la décentralisation et d’une meilleure communication avec le public. Cette approche est rendue plus difficile car les gouvernements n’opèrent plus de manière isolée mais plutôt dans un contexte mondial qui exige des politiques concertées avec d’autres États. À noter également le chapitre consacré à l’américanisation ou à la tentative de mondialisation contre laquelle l’auteur met en garde. En somme, le message de M. Karam est très clair : les citoyens doivent être les ultimes bénéficiaires de toute politique économique en matière de développement. Ouvrage à lire Dr Georges LABAKI Professeur Université Notre-Dame de Louaizé * «Economic Development in a Global Economy», par le docteur Antoine Karam, doyen de la faculté de gestion et d’économie de l’Université Notre-Dame, Notre Dame University Press, 2002, 287 p.