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Opinion Jérusalem captive
Par Haddad JOE, le 08 août 2002 à 00h00
Par Joe Haddad De l’affreux Hakim qui a détruit le Saint-Sépulcre en 1010, à l’odieux Sharon dont la soldatesque occupe tout l’espace sacré de la cité sainte où Jésus a vécu sa Passion, est mort et ressuscité, les agressions contre les symboles chrétiens n’ont jamais cessé. Notamment depuis 35 ans, quant les soldats de l’homme au bandeau noir et ses sicaires se sont répandus dans la vieille ville arabe. Libérer les dix pieds de terre qui ont recueilli pendant quelques heures la dépouille terrestre du Christ a été le vœu de la multitude chrétienne d’Occident et à un degré moindre d’Orient, durant les huit croisades qui ont jalonné les deux premiers siècles du second millénaire. Détournées de leur but par des rapaces de petit vol tel Renaud de Châtillon, elles ont lamentablement échoué, même si l’étendard de la croix a flotté à Jérusalem de 1099 à 1187, voire après quelques épisodes de prise et de reprise de la ville jusqu’à 1244. Un très grand pontife, saint Grégoire VII (pape de 1073 à 1085) avait publiquement fait cet aveu qui a valeur d’engagement : « J’aimerais mieux exposer ma vie pour délivrer les Lieux saints que commander l’Univers. » Et pourtant, seuls aujourd’hui les juifs et les musulmans revendiquent Jérusalem avec détermination, parfois avec outrance. Les premiers au motif qu’il y a 3 000 ans, David, 2e roi des Hébreux, vainqueur des Jébuséens, fit de cette ville sa capitale, qu’embellit plus tard Salomon en construisant le temple qui porte son nom. Les seconds au motif tout aussi respectable que la mosquée al-Aqsa, construite après la conquête arabe (638), est le 3e lieu saint de l’islam, après La Mecque et Médine. Que disent les chrétiens, qui ont quand même des arguments ? Rien ! Le silence de la Curie romaine*, à cet égard, est consternant. L’Église à laquelle des médias américains et français contrôlés par qui vous savez ont fait un mauvais procès – l’accusant en termes à peine voilés, d’être antisémite – imagine qu’en se taisant sur un sujet aussi sensible, elle échappera aux ires de ses pourchasseurs qui ressassent des rancunes longtemps mises sous le boisseau. Ce calcul – si tant est qu’il ait jamais existé dans l’esprit des responsables au Vatican – serait une faute. On ne peut se réfugier dans un oubli pervers sans forfaire à l’honneur. Car s’il est un lieu – plus que Rome, la cité des martyrs saints Pierre et Paul – où la souveraineté chrétienne doit s’exercer de plein droit, du moins dans la zone où se sont déroulés les événements historiques fondateurs du christianisme, c’est bien Jérusalem. Et, en ce moment, Jérusalem est captive ! Il n’est pas inutile de rappeler que 1 000 ans avant Jésus-Christ, les Hébreux ont livré des guerres aux Philistins et à d’autres peuples, les ont gagnées ou perdues, ont pendant des siècles subi le joug des conquérants assyriens, perses, romains. Et, depuis la destruction en 70 par Titus de leur temple – dont le seul vestige est le Mur dit des lamentations –, ils se sont dispersés dans toutes les parties du monde connu de l’époque. En bref, ils n’ont jamais été maîtres de leur destin en Palestine, ni pendant les 1 000 ans de leur présence dans cette région ni a fortiori quand ils l’ont définitivement quittée, il y a 2 000 ans. Aussi, lorsque les dirigeants israéliens, remontant le temps, martèlent à longueur de discours que Jérusalem a été la capitale d’Israël, ces soi-disant vérités sont controuvées par les faits. Que le « droit de la force » leur ait permis maintenant d’en faire leur capitale, ne change rien à l’histoire. À Paris, quelques années avant sa mort, le président Charles Hélou, dans un entretien qu’il m’avait accordé, qualifiait le conflit en Palestine, de « guerre des prophètes », c’est-à-dire dans son esprit, une guerre sans fin. Le ton désabusé qu’il y avait dans son propos n’augurait donc rien de bon pour l’avenir immédiat. La Terre sainte restera pour longtemps encore une éponge à souffrances.
Par Joe Haddad De l’affreux Hakim qui a détruit le Saint-Sépulcre en 1010, à l’odieux Sharon dont la soldatesque occupe tout l’espace sacré de la cité sainte où Jésus a vécu sa Passion, est mort et ressuscité, les agressions contre les symboles chrétiens n’ont jamais cessé. Notamment depuis 35 ans, quant les soldats de l’homme au bandeau noir et ses sicaires se sont répandus dans la vieille ville arabe. Libérer les dix pieds de terre qui ont recueilli pendant quelques heures la dépouille terrestre du Christ a été le vœu de la multitude chrétienne d’Occident et à un degré moindre d’Orient, durant les huit croisades qui ont jalonné les deux premiers siècles du second millénaire. Détournées de leur but par des rapaces de petit vol tel Renaud de Châtillon, elles ont lamentablement échoué, même si...
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