Pollution Des militants de Greenpeace déguisés en sacs de cendres toxiques

Des militants de Greenpeace ont envahi hier le hall du ministère de l’Environnement pour protester contre la politique de l’État en matière de traitement des déchets hospitaliers. Ce problème a été tranché récemment par l’adoption en Conseil des ministres d’un décret rédigé au ministère, qui organise le secteur. Mais selon Zeina Hajj, porte-parole de Greenpeace au Liban, « bien que le décret représente une amélioration, il demeure insuffisant parce qu’il n’interdit pas l’incinération, source d’émanations toxiques de dioxine ». Certains des militants, fidèles à une tradition qui veut que ce genre de manifestations ait un côté spectaculaire, s’étaient déguisés en sacs de déchets hospitaliers avec l’inscription « cendres toxiques ». D’autres, portant des masques à gaz, se tenaient près d’une reproduction de cheminée d’incinérateur. Berge Hatjian, directeur général du ministère, a quitté son bureau pour répondre aux questions des militants concernant le décret. À la question de savoir pourquoi le ministère n’avait pas insisté pour inclure dans le texte une interdiction sans ambiguïté de l’incinération, M. Hatjian a souligné : « Notre tâche est de réglementer le secteur et de pousser les hôpitaux à traiter leurs déchets, mais nous ne pouvons nous opposer à l’implantation d’une technologie quelconque ni à l’investissement que des compagnies ou des hôpitaux sont prêts à faire. » Zeina Hajj a déclaré après l’entretien avec M. Hatjian qu’elle n’a « pas obtenu une réponse à ses interrogations ». Elle a rappelé que « Greenpeace préconise une gestion intégrée des déchets hospitaliers, qui suppose un tri à la source et une réduction à la base ».