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Actualités - CHRONOLOGIE

Congrès - Joumblatt dénonce « le discours négatif » de Los Angeles L’Union maronite mondiale réclame « la fin de l’hégémonie syrienne »

« Le retrait des forces syriennes du Liban sans conditions et la fin de l’hégémonie syrienne sur la politique, l’économie et la justice libanaises comme prélude à des relations saines et équilibrées entre le Liban et la Syrie dans le respect de la souveraineté et l’indépendance des deux pays ». Telles sont les deux revendications principales exprimées hier par la déclaration finale du congrès de l’Union maronite mondiale, qui s’est tenu cette année à Los Angeles, Californie. Un congrès qui s’est caractérisé par tout un débat entre les participants, « modérés » et « ultras », sur le ton à adopter pour dénoncer les effets de la présence syrienne au Liban. Et qui s’est soldé par la « victoire » du discours du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), du Parti national libéral (PNL), du Courant kataëb proche de l’ancien président Amine Gemayel, des Gardiens du Cèdre et des Forces libanaises (FL), représentés principalement par leurs cellules installées à l’étranger et dont la coordination a été totale tout au long de l’événement. Les représentants du groupe de Kornet Chehwane, et notamment l’évêque Youssef Béchara, ont de leur côté tenu un discours plus modéré, précisant qu’il fallait s’assurer que le ton employé dans le cadre du congrès ne porte pas préjudice au Liban. Cette victoire des « ultras » s’est manifestée surtout à travers l’appui du communiqué final au Syrian Accountability Act HR 443, projet de loi qui réclame le retrait syrien du Liban sans conditions, conformément à la résolution 520 du Conseil de sécurité. Ce projet de loi, présenté par le leader de la majorité républicaine au Congrès US, a déjà été signé par 120 membres de la Chambre des représentants et 24 sénateurs. Les participants au congrès ont par ailleurs demandé à l’Onu et aux États-Unis d’appuyer la volonté du Liban de rétablir sa souveraineté. Ils ont également réclamé l’établissement de relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie, le déploiement de l’armée libanaise au Liban-Sud, l’institution du droit de vote pour les émigrés, la libération des prisonniers politiques, le retour des exilés et la fin de la « militarisation » du Liban. Ils ont enfin plaidé en faveur du droit au retour des réfugiés palestiniens et ont manifesté leur soutien aux États-Unis dans leur lutte contre le terrorisme. Dans le cadre de la séance de clôture du congrès, le président du PNL, Dory Chamoun, a évoqué « la première victoire du groupe de Kornet Chehwane, malgré toutes les tentatives du pouvoir et de ses agents d’entraver l’action du rassemblement ». « Nous avons fêté notre premier anniversaire en infligeant une défaite au pouvoir prosyrien installé au Liban », a-t-il affirmé. De son côté, le député Farès Souheid a mis l’accent sur la préservation de l’unité interne du Liban pour garantir sa souveraineté, estimant que la guerre civile et l’ébranlement de cette unité avaient permis et permettent encore à la Syrie de maintenir son emprise. « La Syrie considère que l’unité du Liban lui porte atteinte. Nous pensons qu’au contraire, cela est tout à son avantage », a-t-il indiqué. La différence de ton dans le discours n’a pas cependant entamé l’entente entre ultrasouverainistes et modérés. Preuve en est que Mgr Youssef Béchara, accompagné des députés Farès Souheid et Mansour el-Bone, a quitté Los Angeles pour Paris, où il doit s’entretenir dans les jours qui viennent avec l’ancien chef du gouvernement des militaires, le général Michel Aoun. Pour leur part, M. Chamoun et une délégation des FL se sont rendus à Washington pour s’entretenir avec des congressmen américains. Lors des séances précédentes, la plupart des intervenants avaient mis l’accent sur le rééquilibrage des relations libano-syriennes dans le respect de la souveraineté des deux pays et sur le retour du général Michel Aoun et la libération de Samir Geagea. Des dossiers évoqués notamment par le député Farid el-Khazen. Joumblatt se déchaîne Le leader du Parti socialiste progressiste s’est déchaîné hier contre le discours tenu à Los Angeles qui vise, selon lui, « à scinder le Liban et la Syrie et à revenir au Pacte de Bagdad (des années cinquante) ou à l’accord du 17 mai (1983 avec Israël) ». Estimant que ce discours sur la souveraineté « est négatif pour le plaisir d’être négatif et pour semer la discorde, la haine et le chauvinisme chez les étudiants », M. Joumblatt a mis en garde contre « l’établissement d’un climat dangereux qui met en péril l’unité du pays ». Il a également estimé qu’il s’agit là d’un « discours irréaliste, qui ignore les données introduites par l’accord de Taëf dans la réalité libanaise, notamment au niveau des relations vitales avec la Syrie, fondées sur la culture arabe, l’histoire et la géographie, les intérêts communs et la lutte contre Israël ». Soulignant que l’idée selon laquelle une grande partie des Libanais sont marginalisés est fausse, le leader du PSP a plaidé pour « la souveraineté arabe dont le contenu serait sécuritaire, militaire, culturel et éducationnel et non pas pour la souveraineté dans son acception ancienne, qui était formée des accords passés avec l’Occident et qui a été vaincue après la mise en échec de l’accord du 17 mai ». Il a notamment critiqué l’idée de « la souveraineté du Liban sous la tutelle des services de renseignements américains ». Estimant que certaines des interventions du Congrès l’avaient ramené 20 ans en arrière, il a enfin dit : « Il semble que l’Exhortation apostolique n’a toujours pas encore été concrétisée ». Dans un entretien accordé hier à la BBC, le chef du PSP a par ailleurs distingué entre deux discours souverainistes. « L’un désire sortir la Syrie du Liban, l’autre veut améliorer les relations bilatérales. Nous devons nous entendre sur le sens à attribuer au concept de la souveraineté au XXIe siècle. » « Je suis pour une souveraineté arabe nationaliste contre Israël et l’Occident et pour une souveraineté commune libano-syrienne face aux dangers qui nous menacent et face aux conditions américaines (...) », a-t-il conclu. Le député Nassib Lahoud a, quant à lui, estimé, dans la même émission, qu’il « ne faut pas placer la revendication concernant le rééquilibrage des relations libano-syriennes au service d’un projet extérieur visant à affaiblir la Syrie ». « Nous sommes pour le rééquilibrage des relations, mais nous nous tenons aux côtés de la Syrie contre les dangers au plan régional et contre tout projet, fût-il américain ou israélien, visant à affaiblir la Syrie », a-t-il ajouté.
« Le retrait des forces syriennes du Liban sans conditions et la fin de l’hégémonie syrienne sur la politique, l’économie et la justice libanaises comme prélude à des relations saines et équilibrées entre le Liban et la Syrie dans le respect de la souveraineté et l’indépendance des deux pays ». Telles sont les deux revendications principales exprimées hier par la...