DISTINCTION François Cheng, premier Asiatique élu à l’Académie française(photo)

L’écrivain et universitaire François Cheng a été élu à l’Académie française au fauteuil de Jacques de Bourbon-Busset, a-t-on annoncé Quai de Conti en soulignant qu’il sera le premier Asiatique à siéger sous la Coupole. Il a été facilement élu au premier tour par 21 voix sur 30 votants. Le réalisateur Alexandre Astruc a obtenu 4 voix et le poète Pierre Clavaud 2. Il y a eu trois bulletins blancs ou marqués d’une croix. Également poète et calligraphe, traducteur et essayiste d’art, François Cheng est né en Chine en août 1929, dans un milieu cultivé. Il a suivi des études à Nankin mais, « effrayé par la terrible discipline du parti », a quitté son pays grâce à une bourse d’études. Il est installé en France depuis 1949. Docteur d’État ès lettres, il a notamment collaboré à l’École des hautes études en sciences sociales (1960-1974), a été chargé de cours à l’Université de Paris IV (1969-1974), puis maître de conférences (1974-1979) et professeur (jusqu’en 1997) à l’Institut national des langues et civilisation orientales (Inalco). Il est professeur émérite des universités, chevalier de la légion d’honneur. Inlassable passeur entre les cultures chinoise et occidentale, François Cheng a publié de nombreux livres, parmi lesquels L’espace du rêve, Mille ans de peinture chinoise (prix Saintour de l’Académie des inscriptions et belles lettres), Shitao, la saveur du monde (prix André Malraux en 1998), Trente-six poèmes d’amour, Le Dit de Tianyi (prix Fémina 1998), D’où jaillit le sang, et, son dernier ouvrage, un roman, L’éternité n’est pas de trop. L’Académie française lui avait décerné en 2001 le Grand prix de la francophonie. « Quand j’ai opté pour la langue française, cette langue est devenue ma vraie patrie. La France m’a permis d’avoir cette possibilité d’aller en profondeur jusqu’à l’essence des choses », a-t-il souligné. Il n’a véritablement commencé à écrire en français qu’en 1977. Il s’agissait alors de poésie et d’ouvrages sur la peinture chinoise. Il a attendu encore quelques années avant de se lancer dans le roman. L’Académie française, fondée en 1635 par Richelieu, compte au total quarante membres. Après l’élection de Cheng, il reste deux fauteuils à pourvoir, ceux de Léopold Sédar Senghor et de Georges Vedel.